D’après l’AJDDH, Actions pour la Justice, le Développement et les Droits Humains, l’autopsie des cycles électoraux passés et celui en cours cette année, notamment les opérations de révision du fichier électoral lancées par la CENI, laisse transparaître un manque d’accompagnement des catégories vulnérables et spécifiquement des sourds.
C’est dans cette perspective que cette ONGDH s’est rendue, vendredi 21 avril 2023, au siège de la CENI/Tshopo, où un plaidoyer a été déposé entre les bonnes mains de la SEP, Aimée Lihaha, pour tenter de faire bloc en constituant une réponse/solution à cette situation/problème. Et ce, dans le cadre de la campagne d’éducation civique et électorale à Kisangani, lancée depuis Octobre 2022, avec l’appui technique et financier de l’Institut Républicain International (IRI) et l’USAID.
Chez Aimée Lihaha, Jedidia Mabela, chargé des Programmes de l’AJDDH, a évoqué des questions d’inclusion électorale des sourds, en prélude des élections générales qui se profilent à l’horizon 2023.
Dans la note de plaidoyer portée par l’AJDDH, à la disposition de la CENI, plusieurs recommandations sont formulées au regard de la situation décriée et dans le but d’améliorer la participation des sourds dans le processus électoral de 2023.
l’ONG AJDDH formule notamment les recommandations suivantes au Secrétaire Exécutif Provincial :
- D’impulser une politique de communication inclusive qui intègre la langue de signe pour tout programme d’éducation électorale.
- De sélectionner quelques interprètes en langue de signe et quelques sourds (leaders) comme agents électoraux.
- De Disposer dans la mesure du possible, des interprètes en langue de signe au niveau des centres de vote à défaut de disposer des centres spéciaux qui reçoivent les personnes vulnérables.
- D’instruire administrativement (à travers une note circulaire) aux agents de la CENI de faciliter en priorité les sourds sur la file d’attente à même titre que d’autres personnes vulnérables (personne de troisième âge, femme enceinte, personne ne vivant avec handicap physique).
- D’accorder le cas échéant le mandat d’observation aux sourds pour leur permettre de participer comme observateurs des élections.
À son tour, très éprise par l’engagement particulier des sourds qui se sont même exprimés devant elle, Aimée Lihahi, a souligné l’entière disponibilité de la centrale électorale à accompagner les sourds. C’est d’ailleurs une nouvelle approche déjà adoptée à la CENI, a-t-elle indiquée.
Dans la même foulée, elle a promis de remonter cette note de plaidoyer à qui de droit. Déjà, sur le plan provincial, la CENI dit faire bloc avec l’AJDDH pour une inclusion effective des sourds. Lihaha promet d’accréditer des observateurs sourds dans certains centres d’enrôlement ou de vote, selon le processus électoral en cours. C’est sur une note de satisfaction exprimée par la délégation de l’AJDDH composée de quelques sourds que cette randonnée d’échange et de plaidoyer a été close.