Des jeunes issus des mouvements citoyens, des associations et plusieurs réseaux, regroupés en synergie, viennent de lancer, ce vendredi 03 Septembre 2021, la campagne »Kisangani veut du courant. » afin de mener des actions incitatives contre le silence du gouvernement congolais face à la situation actuelle de Kisangani, caractérisée par une obscurité criante.
Dans un point presse animé à la place des Martyrs, les jeunes membres de cette synergie ont manifesté leur ras-le-bol face aux conséquences nefastes qui peuvent découler de la situation, malgré l’appel au « calme » lancé par le gouverneur à l’intérim de la Tshopo.
« Nous sommes manipulés par notre propre conscience » disent-ils, car, »la constitution à son article 48 nous garenti le droit à l’énergie électrique. Un droit n’est un droit que lorsqu’on le réclame. Un droit non réclamé cesse d’être un droit. »
Cependant, la campagne dont les actions vont suivre très bientôt porte caractère pacifique et consiste à « mobiliser la population pour réclamer le courant, à amener le peuple à des actions pacifiques et à créer un rapport de force avec les autorités nationales.»
« Nous sommes dans un contexte politique où sans pression, les autorités ne savent rien faire. Elles n’agissent que lorsqu’elles trouvent leurs intérêts dans la situation. Sachant comment fonctionnent nos autorités, s’il y a pas des pressions populaires et bien cette situation va perdurer. » ont-ils expliqué devant les chevaliers de plume.
Avec une seule revendication, »la rénovation imminente de la centrale », leurs cibles ne sont pas les autorités locales ou provinciales mais aussi le gouvernement central.
« Il est pragmatiquement difficile que les autorités provinciales résolvent ce problème. Le problème doit être résolu par les institutions nationales. Pendant que Kisangani manque du courant, il y a quand même de l’argent déboursé dans les activités que nous jugeons de saupoudrage, inutiles.» vociférent-ils.
« Le projet Tsileleju est financé uniquement pour Kinshasa et Kasaï. C’est l’argent du pays, de boyomais aussi. Il y a eu saut-de-moutons, c’était à Kinshasa. Kisangani existe en RDC et mérite urgement l’attention du Président qui avait inscrit cette centrale dans son projet de 100 jours » a ajouté Jedidia MABELA, l’un des membres actifs de cette synergie.
Bien plus, la population est appelée à se joindre à ce mouvement populaire non violent et non partisan pour séduire l’attention des autorités compétentes.
En rappel, depuis prêt de 3 semaines, Kisangani sombre dans le noir. Les conséquences néfastes sont visiblement constatées dans plusieurs coins. La centrale hydroélectrique fonctionne avec un seul groupe avec la capacité de produire 2 mégawatts pour toute la ville.