Une deuxième réunion trimestrielle d’évaluation du niveau d’application du protocole de Maputo, dans la province de la Tshopo, a vécu mardi à Kisangani, dans la salle des réunions du ministère de la Santé entre les experts et les organisations impliquées dans la promotion du droit à la santé sexuelle et reproductive (DSSR).
Cette réunion du cadre de concertation provincial a été organisé par l’Asbl AFIA MAMA, avec l’appui de IPAS, en collaboration avec le Ministère provincial du Genre, famille et enfant de la Tshopo, avec l’ensemble des parties prenantes impliques dans la promotion de droit à la santé sexuelle et reproductive des jeunes et des femmes, ainsi que la mise en œuvre des prescris du protocole de Maputo au niveau provincial.
D’après Mme Feza Yvette, cheffe de Bureau de AFIA MAMA dans la Tshopo, l’objectif a été notamment d’Identifier les potentielles lacunes, les défis et élaborer des stratégies pour améliorer la mise en œuvre du Protocole Maputo au niveau provincial, mais aussi d’évaluer l’aide que leur domaine apporte pour faciliter l’accès aux droits à la santé sexuelle et reproductive des femmes.
Dans son mot, le représentant de la Ministre Provincial de la Santé, a souligné l’importance que le gouvernement provincial accorde à cette question cruciale liée aux DSSR. « cette réunion revêt un caractère important dans la mesure où nous passons en revue les mécanismes de mise en œuvre du protocole de Maputo », a-t-il souligné, avant d’indiquer que l’exécutif provincial tient à cœur ce sujet pour la promotion de la bonne santé des femmes.
Brossant les activités réalisées sur terrain, Jedidia Mabela, point focal de l’association des jeunes « Youth Sprint » dans la Tshopo, a mis en lumière plusieurs actions de sensibilisation sur les DSSR notamment dans la commune Tshopo et Kabondo. Cependant, il a souligné des contraintes financières que rencontrent son organisation.
Youth Sprint, tout comme d’autres différentes parties prenantes, ont plaidé pour un appui financier consistant afin de pérenniser les activités de sensibilisation sur terrain. À l’en croire, les hôpitaux de référence comme Alwalid et ailleurs reçoivent de cas d’avortement sécurisé mais c’est pas encore très fréquent.
Quid du Protocole de Maputo ?
Le protocole de Maputo est un instrument juridique important qui est officiellement connu sous le nom de protocole à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes, Ce protocole vise à promouvoir et à protéger les droits des femmes en Afrique, y compris les droits reproductifs. Le protocole de Maputo (MP) est la seule législation qui autorise l’avortement sécurisé. Cette ratification n’empêche pas certaines autorités locales de recourir au code pénal local pour juger des arrestations liées à l’avortement et de s’opposer à son application.
Pour mettre en œuvre efficacement le protocole de Maputo en RDC, il est nécessaire d’impliquer toutes les parties prenantes, y compris le Gouvernement, la Société Civile, les prestataires et les autres acteurs impliqués dans le processus. En RDC, l’application du protocole de Maputo a été évaluée pour déterminer son efficacité et son impact sur la promotion des droits des femmes et de la santé de la reproduction.
Pour ce faire, IPAS a prévu appuyer dans le cadre de la mise œuvre du projet netherland la mise en place d’un cadre de concertation provincial sur le DSSR et l’application du protocole de Maputo dans la province de la Tshopo qui va implique divers acteurs, y compris des représentants du gouvernement, des organisations non gouvernementales, des experts en droits de l’homme et en droits des femmes, et d’autres parties prenantes.
Notons que le cadre de concertation provincial sur le DSSR et l’application du Protocole de Maputo est une structure multipartite ou un forum au niveau provincial qui facilite les discussions, la coordination et le suivi de la mise en œuvre du Protocole de Maputo dans ladite province.
Ce cadre réunit les experts provinciaux représentants respectivement, le ministère provincial de genre, famille et enfant qui en assure la coordination, les organisations communautaires, les prestataires de soin ainsi que le système
judiciaire.
Lors des échanges, les différents représentants font état de l’appui que leur secteur apporte pour faciliter l’accès aux droits à la santé sexuelle et reproductive de la population en générale, des jeunes et des femmes en particulier, ainsi que la mise en œuvre des prescris du protocole de Maputo au niveau provincial.