Masako est une réserve forestière située dans la province de la Tshopo, à 14km au Nord-Est de la ville de Kisangani, dans une boucle de la rivière Tshopo, sur l’ancienne route BUTA, dans le village de Basandjasili, une population autochtone du milieu. Elle a été fondée en 1953 dans le cadre scientifique afin de former les étudiants environnementalistes de l’Université de Kisangani sur la conservation de la nature, mais également pour des recherches. À cette époque elle était riche en biodiversité, tant animale que végétale.
La population vivant tout autour pouvait s’approvisionner en ressources végétales et animales dans la zone tampon. Mais au fur et à mesure que la population se multiplie, un fait qui augmente le besoin d’approvisionnement, pourtant cette population ne gérait pas cette zone tampon durablement ; du coup, celle-ci se voit obligée de pénétrer la réserve forestière, à la recherche des bois de chauffage, bois pour la production du charbon de bois (Makala), des animaux et des terres encore fertiles pour l’agriculture, étant donné qu’une partie de leur zone était déjà vendu, et une autre laissée en jachère.
La réserve a alors subi une pression de tout le côté. L’agriculture, le bois de chauffages, les planches, le charbon de bois, sont à la base du déboisement de la forêt, ont entrainé une diminution drastique du couvert végétal et des espèces animales suite à la destruction de leur habitat naturel. Actuellement, nous pouvons estimer à moins de 15% la forêt primaire qui reste par rapport à il y’a de cela plus de 30ans lorsque la réserve était riche en ressources végétales et animales. Et comme cela ne suffisait, l’espèce comme le Musanga cecropioides (Parasolier), une espèce indicatrice d’une forêt secondaire devient aussi recherchée pour la cuisson des briques, l’hevea brasiliensis (Hévéa) pour la production des charbons ; et d’autres sont exportées vers le marché de LITOYI, en ville de Kisangani. La réserve forestière se voit dépouillée de toutes ses ressources, au profit des populations, qui malheureusement se plaignent de la rareté des ressources dans la réserve, et sont prêtes à se tourner vers d’autres forêts pas trop dégradées, qui pourraient encore fournir des produits forestiers non-ligneux (fruits, légumes, plantes médicinales, chenilles, …), sans penser à essayer de reconstituer les ressources dépouillées, par le reboisement.
Pour essayer de limiter le dégât, le PIREDD/MBKis (Projet Intégré REDD+ dans le bassin de Mbuji-mai, kananga et Kisangani) est en train d’appuyer certaines associations locales comme CLD (Comités Locaux de Développement) pour reboiser certaines parties de la réserve. Mais dans l’allure où vont les choses, ces quelques ilots forestiers restants pourraient être ravagés bien avant la maturité de ces arbres reboisés.
En d’autres termes, les années que prendra la croissance de ces arbres s’avèrent longues que le temps qui reste pour qu’il n’y ait plus de forêts dans la réserve, vu la vitesse de déboisement.