La République démocratique du Congo a déclaré que l’épidémie de méningite qui a éclaté dans la province de la Tshopo, dans le Nord-Est du pays est officiellement terminée, annonce un communiqué de l’OMS publié ce vendredi 24 décembre. Un total de 2662 cas et 205 décès ont été enregistrés.
Afin de maîtriser l’épidémie, les autorités sanitaires nationales et provinciales ont organisé, avec le soutien de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), une riposte robuste dans un contexte compliqué, en mettant rapidement en place des équipes locales de gestion des urgences sanitaires, en conduisant des campagnes de vaccination et en fournissant des soins médicaux, y compris avec des cliniques mobiles. Ces interventions ont permis de baisser la létalité de 85% au début à moins de 10% quelques semaines après la déclaration de l’épidémie faite le 7 septembre 2021.
« La méningite peut causer des épidémies dévastatrices. Elle frappe vite et est mortelle », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
« Mettre fin à cette épidémie dans des circonstances difficiles et dans le contexte de la pandémie de COVID-19 n’est pas un mince exploit réalisé par les autorités nationales. Nous devons cependant investir davantage pour mieux détecter, prévenir et atténuer les effets accablants de cette maladie » a-t-il ajouté.
Quid de cette maladie qui a ravagé la Tshopo ?
La méningite est une infection grave, typiquement de nature bactérienne, qui est aisément transmise par des particules en suspension dans l’air provenant de sécrétions corporelles. La maladie peut entraîner le décès en quelques heures et reste un défi majeur de santé publique.
Des investigations rétrospectives préliminaires suggèrent que l’épidémie dans la province de la Tshopo a commencé début juin dans deux aires minières de la zone de santé de Banalia, à 227 km au nord de Kisangani, la capitale de la province. La première alerte a été lancée par les autorités sanitaires de la province de la Tshopo après une augmentation du nombre de décès de personnes présentant des symptômes comme la fièvre, des maux de tête et une raideur de la nuque, ainsi que des diarrhées sanglantes dans certains cas.
La province de la Tshopo se situe dans la ceinture africaine de la méningite qui s’étire sur tout le continent, du Sénégal à l’Éthiopie, et englobe 26 pays. La ceinture africaine de la méningite est la plus vulnérable dans le monde aux épidémies récurrentes.
Par le passé, des épidémies de méningite ont eu lieu dans plusieurs provinces de la République démocratique du Congo. En 2009, une épidémie à Kisangani a touché 214 personnes et entraîné 15 décès – soit un taux de létalité de 8 %.
En septembre, l’OMS et ses partenaires ont lancé la première stratégie mondiale visant à mettre fin à la méningite d’ici 2030. Le plan ambitionne d’éliminer les épidémies de méningite bactérienne – la forme la plus mortelle de la maladie – et de réduire le nombre de décès de 70 % et le nombre de cas de moitié. On estime que cette stratégie pourrait sauver plus de 200 000 vies par an dans le monde et considérablement réduire l’invalidité causée par la maladie. Les étapes clés pour atteindre les objectifs de 2030 sont notamment l’amélioration des mesures de prévention et de réponse aux épidémies, du diagnostic et du traitement, de la surveillance des maladies, de l’accès aux soins et du soutien face aux séquelles de la méningite, ainsi que des actions de sensibilisation à la maladie.