Depuis Kinshasa — Dans une déclaration rendue publique, l’Acteur politique Emmanuel BONYAMOLA cadre du parti AFDC dénonce le silence coupable de l’Assemblée provinciale face aux défis de la province, et charge le Gouvernement provincial. Emmanuel BONYAMOLA appelle à un sursaut immédiat autour de cinq priorités urgentes. Voici sa tribune d’opinion libre.
Il est crucial de rappeler à nos responsables locaux que leur rôle ne consiste pas simplement d’être élus, mais de servir véritablement le peuple. Il ne s’agit pas non plus d’alimenter des slogans creux « Tshopo Mosala».
Bien que la guerre à l’Est reste une tragédie nationale, elle ne peut servir d’alibi à l’inaction ni justifier la médiocrité des résultats dans notre province.
Le Chef de l’État, tout comme nos populations, attend des actions concrètes, des politiques publiques éfficace, et surtout une gouvernance efficace. Il est grand temps de passer des discours aux actes.
Du 17 au 19 décembre 2024, la Tshopo a été le théâtre d’un Forum crucial sur la paix, la réconciliation et le développement, qui a rassemblé plus de 400 participants, incluant les communautés Mbole, Lengola et Kumu, des députés nationaux et provinciaux, ainsi que des experts. Ce forum a débouché sur des résolutions fortes marquées par un acte d’engagement intercommunautaire et des recommandations claires adressées aux autorités provinciales et nationales.
Pourtant, malgré ces avancées, plusieurs défis majeurs continuent de freiner le développement de la Tshopo :
- Nomination controversée de sept députés provinciaux à des postes ministériels:
Cette décision prise par le Gouverneur Lendongolia qualifier d’une manœuvre politique visant à consolider son pouvoir personnel. Elle affaiblit l’indépendance de l’Assemblée provinciale, compromet ainsi l’équilibre institutionnel et réduit la capacité de contrôle parlementaire.
- Aggravation de l’insécurité :
La Tshopo vit au rythme des violences. Conflits intercommunautaires, vols mains armés, meurtres et banditisme urbain instaurent un climat de peur permanent. Le silence de l’exécutif provincial face à cette dérive sécuritaire s’apparente à un abandon pur et simple de ses responsabilités régaliennes. L’inaction devient une trahison du contrat social.
- Allégations persistantes de mauvaise gestion des fonds publics:
De nombreuses voix dénoncent un flou dans l’utilisation des ressources provinciales. Cela exige la mise en place urgente de mécanismes clairs, indépendants et transparents de reddition de comptes.
- Déficit criant en infrastructures et services sociaux:
Routes dégradées, accès limité à l’eau potable, manque d’électricité fiable, écoles insuffisantes et sous-équipées, structures sanitaires précaires… autant de carences qui freinent le développement humain et économique de la province.
- Présence d’étrangers dans les zones minières artisanales:
Le non-respect de la réglementation minière et l’exclusion des communautés locales dans la gestion des ressources créent des tensions, renforcent l’injustice sociale et alimentent le sentiment de marginalisation.
L’Assemblée Provinciale, un silence coupable!
Face aux multiples défis cruciaux auxquels fait face notre province insécurité grandissante, pauvreté persistante, corruption, effondrement des infrastructures de base et mauvaise gestion des ressources l’Assemblée provinciale semble réduite à un rôle passif, presque décoratif. Son silence face à ces urgences locales équivaut à une trahison du mandat populaire.
A ce Stade j’en appelle à un sursaut immédiat autour de cinq priorités urgentes:
- Renforcer la Gouvernance institutionnelle:
Réclame la démission du Gouvernement provincial actuel, issu de la cooptation des députés provinciaux, afin de restaurer l’indépendance de l’Assemblée provinciale et rétablir un véritable équilibre institutionnel. Mettre en place des mécanismes solides de contrôle parlementaire sur l’exécutif provincial.
- Face à l’insécurité croissante, il est urgent de renforcer les capacités des forces de sécurité locales, d’améliorer leur équipement et leur déploiement, surtout dans les zones sensibles. Mettre en place des comités de sécurité communautaires en collaboration avec la population, et intensifier les patrouilles mixtes. La sécurité des personnes et des biens est une condition indispensable au développement.
- Améliorer la gouvernance financière :
Mettre en place une commission d’enquête indépendante sur la gestion des finances publiques provinciales. Instituer un cadre multi-acteurs de suivi budgétaire, incluant la société civile, les médias et le secteur privé, pour assurer la transparence et la redevabilité.
- Développer les infrastructures, let es services sociaux de base :
Réhabiliter les routes nationales et les dessertes agricoles pour désenclaver les zones reculées. Accroître la production et la distribution d’énergie électrique, améliorer l’accès à l’eau potable par des forages modernes et un réseau fiable. Investir dans l’éducation en construisant des écoles et en formant les enseignants. Moderniser les infrastructures de santé.
- Encadrer l’exploitation des ressources naturelles, Appliquer rigoureusement la note circulaire nº CAB.MIN/MINES/ANSK/03237/01/2021 interdisant la présence d’étrangers dans les zones minières artisanales, et garantir l’implication active des communautés locales dans la gouvernance minière.
J’interpelle donc toutes les parties prenantes autorités, élus, société civile L’heure de vérité a sonné. Que chacun assume pleinement sa part de responsabilité. Fini les promesses creuses, fini les distractions politiques. J’en appelle à un sursaut politique immédiat pour éviter à la Tshopo un naufrage tragique annoncé.
Trop, c’est trop. La Tshopo mérite mieux.
Et désormais, le peuple m’impose.