Dans l’optique de faire avancer les actions promouvant la masculinité positive pour mettre fin à la violence faite aux femmes et aux filles, l’Union Congolaise des Femmes des Médias dans la Province de la Tshopo (UCOFEM) a animé vendredi une émission interactive nommée « Tribune des Femmes » sur les ondes de la Télévision Nationale, RTNC, station de Kisangani.
Pendant au moins une heure, soit de 12h à 13h, sous la modération de Mme Christine Ngoy, membre de l’UCOFEM, les femmes et hommes genrés de la Tshopo ont interagi sur les questions liées à la masculinité positive, une perspective qui vise l’engagement des hommes et des garçons pour soutenir l’égalité entre les hommes et les femmes et l’autonomisation des femmes.
« Les femmes ont des droits qui leurs sont reconnus, cependant il convient aux hommes de les accompagner », a reconnu Me Bénédicte Makusi, intervenante. Pour elle, les hommes doivent aider les femmes à améliorer un environnement propice à la participation et au leadership des femmes et des jeunes dans le développement communautaire.
Ces idées ont été partagées par l’ingénieur Kamande MULEBA, discutant à l’émission en tant qu’un homme genré. Dans son intervention, il a mis en exergue les avantages qu’ont le foyer en se soutenant mutuellement.
« La masculinité positive est un avantage pour accompagner les femmes à la sphère décisionnelle. Mais c’est un processus qui doit être fait degré par degré, année par année, etc. Tôt ou tard, les hommes comprendront qu’ils font aider leurs femmes pour le bien-être du foyer. La femme a déjà des capacités, elle peut représenter le peuple à des postes décisionnels », a-t-il dit, à la RTNC.
D’après toujours Kamande MULEBA, les femmes ont aussi des défis à relever. Pour lui, la femme doit étudier pour que l’homme lui concède véritablement certains de ses privilèges afin qu’elle se hisse dans une sphère supérieure pour une société égalitaire et équilibrée.
À son tour, Gertrude Lionde, journaliste à la RTA, activiste des droits de la femme et membre de l’UCOFEM Tshopo, a présenté l’importance de la lutte pour la masculinité positive et ce qui est fait sur terrain, notamment dans le secteur de Lubuya-Bera (Tshopo), et ses environs.
À l’en croire, l’UCOFEM fait un travail de titan au village Batiakoko (secteur de Lubuya-Bera) et ses environs, sur la RN4, route Banalia, grâce au projet sur la masculinité positive mis en œuvre par cette association congolaise des femmes des médias, dans le cadre du programme Voix et Leadership des Femmes, exécuté par le Centre Carter , avec l’appui des affaires mondiales du Canada.
« Il y a un impact sur terrain. Nous avons en premier lieu sensibilisation et mené des séances éducatives , des causeries morales sur terrain. Et après, nous enquêtons sur la mise en application des nouvelles pratiques vis-à-vis de la masculinité positive. Aujourd’hui , les pères des familles commencent à changer. Les pratiques avilissantes et qui freinent le développement et l’autonomisation de la femme sont entrain d’être réduites. Les chefs des villages nous accompagnent dans la sensibilisation », a signifié Gertrude Lionde.
Il sied de noter que ce projet va durer six mois. Il a été lancé en avril dernier dans le cadre des projets innovants exécutés dans la Tshopo par plusieurs organisations sous le financement des affaires mondiales du Canada.