À plus près de 10 km, à l’Est de la ville de Kisangani, est bâti un grand cantonnement des militaires dénommé camp Lt-Gen Bahuma, jadis camp Base, entouré d’un prestige forestier qui regorge des combustibles solides (charbon, bois, etc). Ici, des centaines de ménages des militaires et leurs dépendants se succèdent l’un à l’autre, dans les anciennes édifices laissées par les gendarmes de Mobutu.
Pour la survie quotidienne dans leurs ménages, les épouses des militaires n’ont pas d’autres choix qu’à l’usage des bois et des braises, localement appelées les Makala, notamment pour la cuisson des aliments. Une pratique qui, pourtant, accentue la consommation des combustibles, tout en menacant en grande échelle les forêts. « c’est depuis 4 ans que nous sommes ici, avec mon mari qui est sergent-major des FARDC. Comme vous voyez, on a pas de choix. Nous faisons recours aux bois de chauffage pour préparer à manger », a confié Marie-Jeanne, épouse d’un officier subalterne.
Foyers à sciure de bois, une alternative plus durable
Selon une étude menée en 2021 par le centre des recherches forestières internationales (CIFOR), et ses partenaires dans la Tshopo, il a été relevé le besoin d’augmenter la production des foyers améliorés de qualité, ce qui entraînera une diminution des quantités des charbons de bois utilisés et permettrait aux consommateurs d’économiser.
« Étant donné qu’il existe plusieurs scieries dans la ville de Kisangani dont la CFT qui produisent de grandes quantités de sciure, l’utilisation des déchets de sciure se présente comme une alternative plus durable et écologique pour les ménages », a expliqué l’expert Georges Mumbere, lundi 14 mars 2022, lors d’une cérémonie de remise de 20 foyers améliorés de sciure de bois aux femmes des militaires logeant le camp Bahuma à Kisangani.
Depuis 2020, le CIFOR accompagne quatre micro-entreprises de fabrication des foyers améliorés dans la ville de Kisangani. Parmi ces quatres micro-entreprises, révèle-t-on dans un communiqué signé par Merilyne Djong, chargé de communication du CIFOR, une seule fabrique des foyers à sciure, c’est la société ORBAGENE, qui est une entreprise locale de construction et de gestion environnementale.
Cependant, en vue de valoriser ces foyers, le CIFOR a, il y a quelques mois, lancé une campagne de sensibilisation dans les ménages. Cette sensibilisation s’est étendue aux femmes des ménages des militaires qui ont souscrit à l’achat des foyers améliorés à sciures de bois, suivant leurs préoccupations sur le prix un peu élevé du charbon de bois sur le marché. « Le coût des sciures est vraiment faible, voir nul dans la ville, voilà pourquoi nous avons voulu proposer cette marque des foyers améliorés de sciure de bois aux épouses des militaires », a confié Georges Mumbere.
À cette occasion, 20 foyers améliorés à la sciure de bois ont été officiellement remis à 20 ménages du camp militaire Bahuma. Pour marquer le mois de la femme, le coût de ces foyers est de 8000 FC. « Je suis contente d’avoir ce foyer amélioré. Ça va certainement nous aider à préparer plus vite pour nos enfants et nos hommes », s’est exclamé une épouse d’un lieutenant FARDC.
PROMAMOZA et ses avantages
PROMAMOZA n’est autre que le nom de ces foyers améliorés de sciure de bois. Ils sont construits à Kisangani, sur l’avenue Munyororo Nº54 pk 7 route Yangambi non loin de l’hôtel Bambou Palace. Bien qu’ils sont une œuvre humaine, qui des imperfections ne peuvent manquer, à souligner le représentant de la micro-entreprise ORBAGENE, ces foyers améliorés présagent des avantages aussi bien énormes notamment :
- très facile à utiliser et la durée d’allumage est de toute la journée pour un seul chargement qui peut être utiliser pour faire plusieurs repas,
- cuisson très rapide des repas et facile au déplacement
- combustibles faciles à trouver, très économiques, et assainir l’environnement des sciences, etc
Présent à ladite cérémonie, le délégué du Ministre provincial en charge de l’énergie a appelé les épouses des militaires au bon usage de ces foyers améliorés pour leur bien-être. Il a tout de même encourager le CIFOR dans sa démarche décrit sous multiples interventions dans la gestion durable du bois énergie afin de contribuer de manière efficace à la pérennité de cette chaîne de valeur et à l’amélioration des conditions de vie des populations.
Il sied de noter que dans la province de la Tshopo, le charbon de bois reste le combustible largement utilisé en termes de nombre d’utilisation. Pourtant, la production de charbon est l’un des principaux moteurs de la dégradation des forêts dans cette province. C’est ainsi que le CIFOR mène une initiative faisant partie du projet « Gouvernance des paysages multifonctionnels en Afrique Subsaharienne. » Le dit projet est financé par l’Union européenne et a comme objectif de développer les chaînes de valeur de bois énergie durables qui atténuent les impacts environnementaux négatifs et contribuent à des moyens de subsistance durables.
3 commentaires
Merci beaucoup nous sommes très reconnaissants de votre travail.
Merci pour votre travail
Splendide reportage