La plus grande et ancienne société des plantations et Huileries du Congo SA (PHC), dont l’une de ses plantations de palmiers à huile se trouve dans le secteur de Lokutu, en territoire de Basoko (Tshopo), est depuis fin février sous le feu des troubles et des menaces démesurées.
Au cœur de ces incidents majeurs, les communautés locales seraient surchauffées à la suite du décès inopiné d’un jeune homme de 35 ans révolu, originaire du coin, le 20 février dernier. Ces dernières pointent d’un doigt accusateur des agents commis à la garde des concessions de la PHC comme étant responsables.
Éprises de colère, les populations du même secteur s’en prennent, depuis lors, à la PHC, suscitant des troubles et des menaces qui pourraient entraver la bonne marche de cette entreprise privée. Cette vive situation, qu’écume le secteur de Lokutu, a été au centre d’une audience accordée en début du mois de Mars à la direction de la PHC par l’exécutif provincial de la Tshopo. Leurs échanges ont tourné sur la mise en place d’une enquête indépendante pour investiguer sur les accusations de meurtre faites contre la société et aider la PHC à assurer la sécurité de ses employés et de ses biens ainsi qu’à améliorer le climat social dans les plantations et Huileries du Congo.
Il y a eu un incident important qui s’est passé dans nos Plantations et Huileries, précisément à Lokutu où un des membres de la communauté est décédé. Nous sommes venus solliciter l’appui du gouverneur pour établir les faits, savoir ce qui s’est réellement passé et savoir qui sont les auteurs de ce crime. » a expliqué Monique GIESKES, directrice générale de la PHC.
Mis au parfum de ce climat social tendu dans sa juridiction, et à la requête la PHC, le gouverneur de la province de la Tshopo a du coup mis en place une commission d’enquête. Celle-ci travaille dorénavant pour des enquêtes « sérieuses, » « indépendantes » et « crédibles » sur le décès du jeune homme connu sous le nom de Blaise Mokwe, en vue de restaurer un climat de paix et convivialité entre la PHC et la population.
La commission d’enquêtes mise en place par Walle Lufungula est, a confirmé le week-end dernier Grégoire Ngubu Isaula, porte-parole du gouverneur à POLITICO.CD, composée du ministre provincial de l’intérieur ai Danny Mongo, du conseiller juridique du gouverneur, des représentants de la police, du parquet et de l’ANR.
« Nous ne pouvons nous prévaloir des forces de l’ordre, nous attendrons donc les résultats des enquêtes faites à ce sujet. » insistait la DG de la PHC qui dit n’avoir pas les vrais faits sur la mort de ce citoyen mais curieusement attribuée à son entreprise.
La direction générale de la PHC a, par ailleurs, appelé la population locale à la compréhension et au calme. Elle a tout de même rappellé notamment que le code de conduite de la compagnie est totalement contre l’utilisation de la force et la violence. D’après elle, il faut laisser la société pouvoir exploiter librement ses zones d’exploitation en harmonie avec les communautés. Arrêter les vols, les menaces et autres agressions envers la société.
La société PHC est en activité dans des zones reculées où il n’y a pas d’autres pourvoyeurs d’emplois. Elle engage 4.252 employés sous-contrats et presque autant de journaliers et de sous-traitants. Celle-ci n’exporte pas d’huile en dehors du pays. Toute sa production est vendue à Kinshasa à un prix supérieur au prix local car elle est de qualité industrielle. Des projets de cantines ont été développés par le passé mais n’ont jamais abouti car l’huile était trop chère pour les populations locales, souligne-t-on.
Cette entreprise, née de l’époque coloniale, a signée des clauses sociales dans chacune de ses trois plantations de palmiers à huile, en novembre 2017 pour Lokutu (Tshopo) et janvier 2018 pour Yaligimba et Boteka (Équateur). Ces clauses contiennent une série d’infrastructures à rénover ainsi que d‘autres projets à mettre en œuvre avec le support des communautés locales. Depuis leurs signatures, PHC a entre-autres financé entièrement la reconstruction de sept écoles, trois centres de santé, la réhabilitation de plusieurs désertes agricoles bénéficiant aux communautés ainsi que le développement de différents projets communautaires.
Serge SINDANI