Les tueries du jeudi 13 juin 2024 à Bafwasende, dont le bilan reste évolutif, ont fait plus de 60 morts, à en croire ce mercredi 18 juin 2024, le Député Provincial élu de Bafwasende, Tryphène B. Saidi. Selon lui et la société civile de ce territoire, parmi les auteurs de ce carnage figurent les rebelles du M23 qui travaillent de mèche avec le Général autoproclamé Shokoro Mirage.
« Shokoro fait la connivence avec le M23 et son but d’installer une base M23 à Opienge » a révélé un membre de la société civile de Bafwasende contacté ce mardi 18 juin. L’élu provincial de Bafwasende, Tryphène B. Saidi, qui alerte pour une énième fois, a précisé que « les M23 qui sont à la porte de Kanyabayonga au Nord-Kivu, et que de Kanyabayonga jusqu’à Oninga, c’est trois jours de marche, ils ( M23) voulaient assiéger tout le parc de Maiko et installer une base arrière ».
Le Général autoproclamé Shokoro, bras droit du feu chef rebelle Mai-mai Luc Yabili, entretient des relations avec un certain Byamungu, que ce député provincial présente comme « courtier du M23 ». À l’en croire, Byamungu qui s’est toujours présenté dans la Tshopo comme opérateur économique, a clairement déclaré qu’il est l’envoyé du mouvement terroriste M23.
« Il a fait une réunion avec les rebelles dans la localité de Tshopo ( bastion de Shokoro) et a dit que les M23 veut prendre Kisangani », a indiqué ce député provincial, sans précisé la date de cette réunion. Il a alors précisé que « les M23 ont des difficultés de passer par Walikale soit par Butembo, ils décident de passer par là forêt pour atteindre Opienge, Bafwasende et Kisangani ».
Vers une base arrière du M23 à Opienge ?
Dans sa mission d’installer une base M23 à Opienge, Shokoro a fait face à la résistance de la population qui découvre ses intentions. Pour semer la terreur, ce général autoproclamé a sauvagement tué plus de 25 personnes le jeudi 13 juin. Un bilan qui évolue tristement. Le député Tryphène Saidi rapporte ce mardi 18 juin 60 morts et plusieurs blessés.
Notre source dans la société civile locale ajoute des femmes violées, des enfants abandonnés et la disparition des chefs de secteur Bakumu-n’dangumu et du groupement Loya. Elle précise également que « Shokoro trompe la vigilance des autorités de la Tshopo en disant qu’il est l’un de Wazalendo ». « Les rebelles aiment occupent les zones minières et la population autochtone s’oppose à la présence des hommes de M23 », a dit ce membre de la société civile Bafwasende.
Tout Opienge, riche en sous-sol, a été protégé pendant longtemps par le feu général autoproclamé Luc Yabili. À sa mort, son fils Maradona, devenu aussi Général autoproclamé, s’est disputé la tête du groupe Mai-mai avec Shokoro, adjoint de son père. Les deux occupent des carrés miniers dans ce coin du pays. Shokoro, lui, malgré la présence des militaires, tuent, violent et kidnappe des populations. Il exige des rançons en espèce et en nature, surtout de l’or, pour libérer ses otages.
Plusieurs villages du groupement Loya sont vides. Les gens sont dans la forêt. On ne sait pas cette complicité entre les militaires et les rebelles. Le camp des rebelles est à deux centres mètres du camp de l’armée. Les soldats qui sont partis à Opienge avaient la mission de traquer les Mai-mai. Aujourd’hui, nous constatons ce paradoxe, les Mai-mai cohabitent avec les FARDC » a dit Tryphène Saidi.
Pour la société civile et ce Député Provincial, le gouvernement doit traquer Shokoro et remplacer les militaires à Opienge par une région combattante. Les deux craignent le concert des groupes armés qui sont à grand nombre aux alentours du territoire de Bafwasende. « C’est tout Bafwasende qui sera embrasé et Bafwasende est là porte de la ville de Kisangani » a alerté le Député Provincial Tryphène Saidi.