Depuis la nuit des temps, notamment vers la fin de l’année écoulée, la tension monte d’un cran à Isangi, l’un des grands territoires de la province de la Tshopo, situé en aval du majestueux fleuve Congo à plus de 200 Km de la ville de Kisangani.
Accusé, dos au mur, par les forces vives de son entité, d’être à la base du désordre administratif, du chaos sans nom et des détournements ça et là dans sa juridiction, l’AT Joseph Mimbenga, est sorti samedi 22 janvier de sa tanière. Sur Radio Okapi, il a traité avec méfiance les déclarations des forces vives en annonçant « des tireurs de ficelles » pour exiger sa démission.
Face aux mouvements de protestation contre sa gestion jugée scandaleuse, l’administrateur du territoire, Joseph Mindenga, indique que tout va plutôt bien et rejette d’un revers des accusations portées contre lui.
« Il n’y a rien du tout. Ils sont en train d’instrumentaliser les jeunes gens, une association, Dynamique de Jeunes, une association qui est née à Kisangani dont les membres se sont transportés à Isangi. Normalement, ils n’ont aucun document juridique ces jeunes gens qui sont manipulés par les politiciens. Ils m’accusent d’entretenir un désordre à Isangi. Mais c’est faux ! Ce ne sont que des alibis », a-t-il martelé, sur Radio Okapi.
Les dix millions USD font-ils jaser ?
Pour l’AT Mimbenga, certains politiciens à partir de Kisangani, chef-lieu de la province de Tshopo, envieux de son poste, aspirent à gérer les « fonds d’appui au développement des territoires », promis par le chef de l’Etat.
« Le vrai problème c’est la promesse du chef de l’Etat concernant son programme d’appui aux 145 territoires de la RDC, le montant de dix millions. C’est ce qui fait tourner la tête des certains politiciens. Donc, ils veulent à tout prix à ce qu’un fils d’Isangi puisse gérer cet argent pour qu’ils viennent s’agglutiner autour de lui pour se retrouver. C’est ça le vrai problème, ils sont de mèche avec certains qui se réclament de la société civile et qui sont hors mandat d’ailleurs », a poursuivi, Joseph Mindenga.
Des allégations « mensongères » rejetées par le camps de la société civile et certains proches du dossier. Selon Limbili Lolesa, notable d’Isangi, l’administrateur a cherché tout simplement à se tirer de sales draps.
« C’est faux et archifaux. Aucun politicien n’est dedans. Tout ce qu’il fait , ces sont des magouilles. Malheureusement, il y a un silence coupable des autorités provinciales », a-t-il argué à Kis24.info avant d’indiquer que la société civile est déterminée à lui faire partir et que le consortium des plateformes de cette structure citoyenne ira jusqu’au bout.
Il sied d’indiquer que lors de la dernière manifestation des jeunes contre l’administrateur du territoire, le 20 janvier, la police a utilisé la force pour disperser les manifestants par des coups de balles. Plusieurs parmi eux ont été interpellés dont une journaliste qui couvrait l’évènement. Ces derniers étaient relâchés tard dans la soirée.