L’hôpital général de référence de Yakusu, situé dans le Territoire d’Isangi à 25 Km de la ville de Kisangani chef-lieu de la Province de la Tshopo, est aujourd’hui dans un état indescriptible et fonctionne dans une précarité misérable. Entre la vétusté du bâtiment et le sous-équipement de tous les départements, l’HGR de Yakusu ne reste plus que l’ombre de lui-même.
Dans un entretien accordé ce samedi 08 mars 2025 à KIS24 par Fabien Kongolo, médecin directeur de cet hôpital, ce dernier a peint un tableau très sombre qui résume la situation générale de l’HGR de Yakusu.
Construit en 1925 par les missionnaires protestants d’origine anglaise, l’HGR de Yakusu fonctionne aujourd’hui avec 7 médecins du gouvernement congolais, 17 infirmiers et d’autres personnels paramédicaux. On y trouve les départements de la médecine interne, la chirurgie, la gynécologie obstétrique associée à la maternité, la pédiatrie et d’autres services.
Entre vétusté et sous-équipement, l’HGR de Yakusu est dans le coma

Les grandes difficultés qui plongent l’HGR de Yakusu dans ce qu’on peut appeler « coma » sont la vétusté du bâtiment et le sous-équipement des départements des soins. 100 ans après, le bijou du Haut — Zaïre n’a jamais connu de réhabilitation ni rééquipement.
« Il s’agit de la vétusté, du délabrement très avancé du bâtiment car, imaginez le bâtiment qui a aujourd’hui 100 ans mais n’a jamais connu une quelconque réhabilitation ni rééquipement », a dit le médecin directeur, Fabien Kongolo.
Ce qui faisait, jadis, la fierté de la grande Orientale où tous les malades désiraient d’aller se faire soigner grâce à la bonne qualité des soins n’est aujourd’hui que l’ombre de lui-même.
« Actuellement, si vous arrivez à l’hôpital général de référence de Yakusu, vous allez trouver qu’il ne reste que l’ombre de lui-même », a précisé Fabien Kongolo.
Au 21è Siècle, les femmes accouchent à l’HGR de Yakusu sans connaître le sexe de leurs bébés.
« Les femmes qui accouchent dans nos services, accouchent sans connaître le sexe de leurs bébés », a-t-il dit, bien avant d’affirmer que l’HGR de Yakusu n’a quasiment rien du tout.
« Il n’y a ni lit ni matelas. Sauf quelques 25 qui sont plus ou moins en bon état. Il n’y a ni eau, ni électricité. Il n’y a ni radiographie ni échographie, ni service d’urgence. Nous n’avons ni ambulance, ni canon rapide moins encore une pirogue motorisée pour assurer l’évacuation de nos malades vers Kisangani. En bref, l’HGR de Yakusu n’est pas équipé ».
Plaidoyers et cris d’alarme


Le médecin directeur de l’HGR de Yakusu dit avoir déjà fait plusieurs plaidoyers qui, malheureusement, sont restés jusqu’à présent sans réponses. A cet effet, le médecin directeur Fabien Kongolo a lancé un cris d’alarme au gouvernement de la République et aux hommes et femmes de bonne volonté de venir en aide à cet hôpital et cela, à court moyen.
« Les médecins affectés à l’HGR de Yakusu ne travaillent que par serment car, les conditions de travail ne sont pas réunies. Et la population qui continuent à accepter les soins ici ne le font que par contraintes. Que le Gouvernement de la République, notre employeur et partenaire; que tous ceux qui peuvent nous entendre nous viennent en aide et celà, à court moyen ».
Rappelons qu’en février 2024, une équipe de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), conduite par Monseigneur Lotika s’était rendue à l’hôpital général de référence de Yakusu pour y faire un état de lieux en vue de la réhabilitation d’un pavillon d’hospitalisation dans le cadre du Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL-145 T) mais plus d’une année après, rien n’est encore fait.