C’est le début d’un débat longtemps réprimé qui s’ouvre enfin au grand jour. Lors d’un discours marquant devant une foule enthousiaste à l’esplanade de la poste de Kisangani le mercredi 23 octobre 2024, le Président de la République a exposé sans détour son projet de révision constitutionnelle. Selon lui, la Constitution actuelle, devenue obsolète, ne répond plus aux défis politiques contemporains de notre pays.
Le chef de l’État n’a pas hésité à pointer du doigt les faiblesses structurelles de ce texte fondamental. Premièrement, il a souligné la limitation du pouvoir présidentiel dans la nomination des institutions clés telles que l’Assemblée nationale, le Sénat et l’Exécutif. Ce processus, jugé trop long et bureaucratique, détourne le président de ses priorités essentielles et conduit à un gaspillage de temps précieux dans la gestion des affaires de l’État.
Ensuite, le président a évoqué la vulnérabilité des gouverneurs des provinces, exposés à des motions de défiance répétées qui compromettent leur capacité à mener à bien leur mission. Cette instabilité entrave l’exécution des projets de développement et freine la mise en œuvre de la vision nationale. Dans ce contexte, le chef de l’État insiste sur la nécessité d’une révision profonde, adaptée aux réalités, aux comportements et aux enjeux spécifiques du peuple congolais.
Tout en dénonçant une Constitution influencée par des modèles occidentaux, il appelle à une refonte qui prend en compte les dynamiques locales et les aspirations du peuple.
Pour ce faire, Félix Tshisekedi promet la création d’une commission d’experts chargée de réfléchir à cette révision cruciale.
Enfin, le Président a interpellé la population sur les manœuvres politiques de certains membres de l’opposition, qu’il qualifie de « Ya nzala », une expression qui, au-delà de sa signification littérale de « pauvres opposants », souligne leur rôle présumé en tant que « faux opposants » au service d’intérêts extérieurs, notamment ceux du régime Rwandais.
N’ayez pas peur. Notre Constitution contient des faiblesses, il est bon que notre élite y réfléchisse », a rassuré le Chef del’État.
Cette déclaration audacieuse ne manquera pas de susciter des réactions diverses. Le débat sur la révision de la Constitution est lancé, et avec lui, une opportunité unique d’engager le peuple congolais dans une réflexion collective sur son avenir. La voie vers une gouvernance renouvelée et efficace semble désormais ouverte, mais elle nécessitera un dialogue constructif et inclusif pour garantir que toutes les voix soient entendues. Le moment est venu de redéfinir les fondements de notre démocratie.