On en dira pas assez, non plus ! La Compagnie Africaine d’Aviation (CAA) est au bord du gouffre, en République Démocratique du Congo. Des reports « exagérés » de vols, des magouilles entretenues, pour finir aux impressionnantes files d’attente pour décoller, plusieurs passagers CAA payent le prix fort.
À Kisangani, il n’est pas le seul, mais, il a accepté de crever l’abcès. Me Maurice Kale, enseignant professeur à l’Université de Kisangani est en procès contre cette compagnie d’aviation civile qui, à ces jours, les services laissent à désirer au plus grand point de dérive.
Ce que reproche Kale à la CAA
D’après un document de justice, consulté exclusivement par Kis24.info, Maurice Kale ne va pas dans le dos de la cuillère pour cribler des plusieurs griefs sur la tête de la société CAA.
Cependant, pour une petite histoire, les faits remontent à septembre 2022. Trois enfants biologiques de Maurice Kale sont bloqués, en vacances à Kinshasa. L’espoir de rejoindre Kisangani le 4 Septembre 2022 courant pour des raisons d’études dont les enseignements devaient commencer le 5 Septembre 2022 conformément au calendrier scolaire publié par le gouvernement, est redouté.
À l’en croire, ces enfants avaient obtenu en bonne et due forme après confirmation du vol (BU5477) à la date convenue, un billet retour collectif sous booking référence ACFLDL, délivré le 26 Août 2022, pour le vol de Kinshasa – Kisangani, le 04 septembre. Cette situation se suivra par des reports à reports, jusqu’à la date du 18 septembre, soit plus près de trois semaines durant.
Des magouilles
Dans la foulée de l’affaire, la CAA n’a eu aucune peine à trouver de la place pour certains passagers qui, du reste, ont fait des réservations et acheté les billets postérieurement à celui de ces derniers, ce qui s’apparentera à une véritable discrimination au préjudice desdits enfants.
Bien plus, la société s’est finalement abstenue d’embarquer les enfants de Maurice Kale, alors qu’ils disposaient des titres de voyage en cours de validité et d’une réservation confirmée pour le vol du 18 septembre 2022;
« La CAA n’a ni pris en charge les enfants du requérant à la suite de son comportement moins encore donné des précisions quant au voyage de ces derniers abandonnés à Kinshasa, occasionnant ainsi un préjudice réel par le fait pour eux de n’avoir pas débuté les enseignements qui ont pourtant repris depuis plusieurs semaines avec tous les risques d’hypothéquer leur année scolaire », explique notre source.
C’est ainsi, suite à ces comportements jugés négatifs de la CAA, les enfants de Me Kale sont restés à Kinshasa depuis le 4 septembre, logés à l’hôtel à ses frais sans compter des pertes occasionnées par ce séjour improvisé et prolongé à Kinshasa, des dépenses occasionnées pour leur déplacement de l’hôtel vers l’aéroport et le traumatisme imposé aux enfants contraints de se réveiller à 4 heures du matin pour l’aéroport de N’djili et y passer toute une journée sans manger ni boire.
« La CAA a délibérément violé par son comportement la force obligatoire attachée au contrat le liant au requérant. Ce comportement de l’assignée énerve les dispositions pertinentes du Code Civil Congolais, livre III en ses articles 33, 40, 45 et 258 et celles de la loi sur l’aviation civile, spécialement en ses articles 129, 140 et 144 », ajoute la même source.
Nul n’est au dessus de la loi
Le Tribunal de commerce de Kisangani a renvoyé au 07 Novembre prochain; pour la mise en état des dossiers, l’audience entre la CAA et son client Maurice Kale qui l’a assignée en justice.
À en croire un avocat, pour cette première audience, les parties ont comparu par leur conseil. Le tribunal ayant vérifié la régularité de la saisine à l’égard de toutes les parties, a, sur demande de la partie défenderesse, renvoyé la cause à un mois. Ceci pour permettre aux parties d’échanger les pièces et de mieux préparer le plaidoyer.
« L’audience vient d’être renvoyée au 7 Novembre prochain; pour la mise en état des dossiers. Nous allons nous échangés des pièces. Ceci est donc de coutume et c’est pour permettre à chaque partie de bien plaider », nous dit un avocat de l’une des parties interrogé après l’audience qui a eu lieu le lundi 10 octobre 2022.
En guise de réclamation, le requérant, Maurice Kale demande au Tribunal de condamner la CAA aux dommages et intérêts de plus de Cinquante milles dollars (50.000 USD) équivalent en francs congolais, et d’ordonner l’exécution provisoire de la décision à intervenir nonobstant tous recours.