La réhabilitation du stade Lumumba de Kisangani, longtemps espérée, s’est transformée en un chantier interminable, symbole d’une gouvernance à plusieurs vitesses. Dernier épisode en date : l’interpellation, par le député provincial Freddy Yuma, du ministre provincial des Sports et Loisirs, à travers une question orale avec débat à l’Assemblée provinciale de la Tshopo.
Le député s’est montré particulièrement virulent : il dénonce l’état déplorable du stade, récemment utilisé pour une activité sportive, et accuse l’Entreprise chargée des travaux, IMPACT BUSINESS COMPANYSARL, d’inaction malgré, selon lui, Le Gouvernement aurait déjà Financer l’ensemble des travaux. Pour Freddy Yuma l’Entreprise n’a pas honoré ses engagements.
Mais cette version est vigoureusement contestée par IMPACT BUSINESS COMPANY SARL.
Loin de se laisser discréditer, l’Entreprise rappelle que son rôle est d’exécuter les travaux et non de les financer. Les chiffres avancés sont sans appel : Elle affirme n’avoir perçu jusqu’ici que 23 % du financement Global, alors que le taux d’exécution des travaux atteint déjà 35 %. Une performance que la société présente comme une preuve de sa bonne foi et de son sérieux, dans un contexte marqué par les retards de décaissement par l’État.

L’Entreprise affirme plutôt que le dossier est en cours du traitement au niveau du Ministère National des Budgets et elle en appel aux Députés Nationaux et Sénateurs de la Tshopo de faire les suivis nécessaires à ce niveau afin que le Budget libère le numéro DTO pour afin faciliter le payement par le Ministère National des Finances.
Pour IMPACT BUSINESS COMPANY SARL, si le Gouvernement paye conformément aux clauses du contrat, les travaux se feront sans atermoiement, ni interruption.
La vérité semble se situer entre ces deux lignes. Les accusations politiques gagneraient en crédibilité si elles étaient accompagnées de preuves précises sur les décaissements effectués.
Au cœur de cette controverse, une question s’impose : qui dit vrai ? Le député qui affirme que les fonds ont été versés, ou l’Entreprise qui parle d’un paiement de 23% depuis que le contrat avait été signé ?

Dans tous les cas, le constat demeure : Le Stade Lumumba reste inachevé, au grand désarroi des sportifs et des citoyens.
Au-delà des querelles de responsabilité, le véritable enjeu reste la finalisation d’un ouvrage vital pour la jeunesse sportive et l’image de la province. Les appels à l’implication des élus nationaux se multiplient pour débloquer la situation à Kinshasa. Car sans volonté politique au plus haut niveau, le stade Lumumba risque de demeurer un monument à l’abandon, plus célèbre pour ses scandales que pour ses exploits sportifs.