Dans un communiqué publié à Kisangani, le mardi 3 Décembre, AJDDH met en lumière l’importance des élections des conseillers urbains, bourgmestres et maires de ville en République Démocratique du Congo.
Les élections de décembre 2023 ont marqué une étape cruciale pour les peuples congolais, leur permettant d’élire les conseillers communaux. Toutefois, ces élections, qui sont censées se dérouler régulièrement dans le cadre des différents cycles électoraux depuis 2006, ont été constamment reportées pour des raisons prétendument financières.
Cette situation a conduit à une forme de déconcentration, confiant la gestion des communes et des villes aux maires et bourgmestres nommés par le pouvoir central, créant ainsi une dépendance politique qui compromet l’indépendance des institutions locales.
Annoncées pour le 19 juin 2024 par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), les élections des conseillers urbains, bourgmestres et bourgmestres adjoints représentaient une occasion unique de rompre avec ce système de déconcentration et de renforcer la décentralisation, essentielle pour une gestion efficace des entités territoriales décentralisées.
Malheureusement, ces élections ont été reportées sine die par la CENI, sans que le gouvernement congolais ne semble accorder la priorité à leur organisation. Or, le développement local en RDC dépend étroitement de la légitimité et de la redevabilité des institutions locales.
Pour cette organisation congolaise des droits de l’homme, ces élections sont cruciales pour plusieurs raisons :
1. Renforcer la démocratie locale en conférant aux autorités élues la légitimité nécessaire pour répondre aux besoins des populations et restaurer leur confiance dans la gestion publique.
2. Stimuler le développement local en permettant aux responsables élus de prioriser les besoins des communautés et d’optimiser l’allocation des ressources pour des projets durables.
3. Favoriser pleinement la décentralisation territoriale en rapprochant le pouvoir des citoyens et en améliorant l’efficacité de la gestion territoriale.
D’après son Directeur exécutif qui a signé ce communiqué, Monsieur Jedidia Mabela, le retard pris dans l’organisation de ces élections compromet sérieusement la mise en œuvre des principes de la décentralisation et entrave le développement des entités locales, plongeant les communautés dans une gestion administrative inefficace et arbitraire.
L’ONG en appelle à plusieurs acteurs :
– À la CENI pour publier un calendrier électoral actualisé incluant ces scrutins locaux.
– Au gouvernement pour mobiliser les ressources nécessaires et garantir la tenue rapide de ces élections.
– Aux partenaires techniques et financiers pour soutenir ces processus et assurer leur transparence et crédibilité.
– Aux forces politiques et sociales pour se mobiliser et exercer une pression sur les autorités en faveur de l’organisation des élections des conseillers communaux, bourgmestres et bourgmestres adjoints, afin de stimuler le développement local en RDC.