« … Je suis prêt au sacrifice suprême afin que les Congolais, partout où ils se trouvent dans leur pays, vivent en paix » disait le président Felix Tshisekedi lors de son premier discours sur l’État de la nation devant les deux chambres du parlement réunies en congrès le 13 Décembre 2019 à Kinshasa.
Une année après cette annonce, la situation sécuritaire s’est encore détériorée davantage à l’Est du pays, déplore la Lucha.
Dans une Fatshimetrie publiée ce vendredi 12 février 2021, ce mouvement pro-démocratie souligne qu’au cours de cette deuxième année de la gouvernance de Félix Tshisekedi, au moins 4100 Congolais ont été tués rien que dans les foyers actifs de conflits à l’Est du pays (2295 morts en Ituri, 1206 morts à Beni, 432 morts dans les Hauts Plateaux, 182 morts à Goma) et des armées étrangères ont fait des incursions répétitives sur le sol Congolais en violation du droit international.
Par ailleurs, ajoute-t-on, les Mbororo et autres groupes armés transfrontaliers ont continué à faire des incursions de la partie orientale du pays.
À Beni, des opérations militaires qui n’arrêtent pas les tueries des civils
La région de Beni est secouée depuis quelques années par des tueries qui ont fait de ce vaste territoire du Nord Kivu un des symboles de la violence et atrocités vécues à l’Est de la
République Démocratique du Congo.
Arrivés de l’Ouganda à 1995, les ADF ne manifestaient aucune hostilité envers la communauté locale, se contentant de mener des attaques sporadiques politiquement motivées sur le territoire ougandais où ils auraient fait autour de 1000 morts entre 1996 et 2016
En 2010, des enlèvements sont signalés dans la région et à partir de 2014, des attaques systématiques contre les populations civiles sont enregistrées et ont fait selon le député Singoma Mwanza, président du caucus des députés du Nord-Kivu près de 4500 morts dont près de 1000 au cours de cette année 2020.
Dès son arrivée au pouvoir, le président de la République Felix Tshisekedi avait fait du rétablissement de la paix et la sécurité une de ses priorités, prenant une série de mesures qui avaient suscité l’espoir dans le chef des populations locales.
Il avait notamment procéder au changement du commandement des opérations militaires Sokola 1 Grand Nord le 28 Aout 2019 et au lancement des opérations militaires de « grande envergure » le 30 octobre 2019.
Et d’ajouter:
« En revanche, ces opérations militaires n’ont pas permis de baisser le nombre d’attaques contre les civils ainsi que les victimes de la barbarie des assaillants en territoire de Beni. Depuis le début de ces opérations le 30 octobre 2019, 1206 personnes ont été tuées à Beni selon le décompte effectué par notre mouvement sur base des informations collectées sur terrain.»
Cependant, d’après la LUCHA, plusieurs facteurs justifient cet échec des opérations militaires. Cette structure citoyenne souligne entre autre une stratégie militaire inadéquate, l’affairisme de certains militaires, les conditions de vie très difficile des militaires de rang, l’inactivité de la Monusco et une faible confiance entre population et services de sécurité.
Rédaction