Des victimes des différentes guerres de Kisangani, dont la plus effrayante et meurtrière de six jours, sont à Kinshasa, capitale de la RDC, pour réclamer leur partie dans l’indemnisation de 65 millions de dollars payées par l’Ouganda.
Cependant, en sit-in devant la primature, cette semaine courante, leur délégation a été violemment délogée par des éléments de la police, malgré leur état de vulnérabilité, conséquence de la guerre ayant opposé l’Ouganda au Rwanda sur le sol congolais.
Bernard Kalombola, président des victimes de la guerre dite de »6 jours », parle d’ailleurs des »menaces à mort », dans un message audio parvenu à KIS24. Le lundi dernier, Kalombola et toute sa délégation ont échangé avec un conseiller du Premier ministre, cependant moins de quarante huit heures après, ils se sont retrouvés dans une poubelle près du stade Cardinal Malula. Le fait, tel que relater par lui, se rapproche de la violence de la part des policiers.
« Nous étions à la primature toute la journée, sous un soleil accablant. C’est vers le soir que la police a surgi avec sept véhicules. Ils nous ont frappé et nous ont jeté dans des jeeps comme on le ferait avec des sacs de riz », a-t-il raconté.
À Kinshasa, ils réclament 1 180 000 ( un million cent quatre-vingt mille) USD, l’aide du gouvernement en leur faveur dont la première partie a été versée en 2020. En plus, ils se disent concernés par les 65 millions de dollars versés par l’Ouganda, après le verdict prononcé par la Cour Internationale de Justice.
« Nous ne savons pas notre infraction. Nous ne savons pas si le Président est au courant. 23 ans après la guerre, les victimes vieillissent et meurent. 8 mois après le versement de l’Ouganda, quel complot, quel projet, est porté sur cette somme ? », a-t-il haussé.
Même cris d’alarme lancé par Aline ENGBE, porte-parole de ce mouvement des victimes. Dans une vidéo, elle dénonce l’état dans lequel se trouve actuellement les victimes de la guerre de six jours.
Déterminées, ces victimes tiennent à tout prix à obtenir leur part. » Ce samedi, si rien ne fait, les vivants parmi nous se retrouveront dans la prison et les autres rentreront sans vie à Kisangani, lancent ces dernières.
Du 5 au 10 juin, les armées ougandaises et rwandaises ont fait de morts et ont causé préjudice à Kisangani. Plus de 1000 morts, 3 000 blessés et des dégâts matériels énormes, pour être plus précis. Le gouvernement congolais avait débloqué en septembre 2020, plus d’un million et demi de dollars comme 1ere tranche du montant qui leur est réservé. l’Ouganda, reconnue fautive dans ce dossier, doit verser 325 millions de dollars américains à la République démocratique du Congo, pour réparations des dégâts commis par son armée. 225 millions USD concernent les pertes en vies humaines, 40 millions pour les dommages aux biens, et 60 millions pour les dommages aux ressources naturelles.