À l’occasion de la 8e célébration de cette Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle liées aux conflits, célébrée chaque le 19 juin, depuis 2015, après être instituée par l’assemblée générale de l’ONU, des messages d’interpellation sur la situation désastreuse de la femme « violée » et expression de la solidarité avec toutes les victimes des crimes sexuels sont tombés sur notre table de rédaction.
Les plus poignants et récents, sont seuls du prix Nobel congolais Denis Mukwege et Mme Anny Modi, directrice exécutive de l’ONG AFIA MAMA qui, tous, ont lancé un appel pressant à une aide globale aux survivantes.
Dans son message posté , ce dimanche, sur sa page officielle Twitter, Anny Modi n’a pas mâché mots pour dénoncer les crimes des viols dont nombreuses femmes sont victimes. « Débarrassons les survivantes des violences sexuelles en temps de conflits de leur honte qui doit rejaillir sur leurs bourreaux », a-t-elle argué, peu avant de lancer : « Notre plaidoyer est que la priorité soit accordée à la prévention & à l’attention aux survivantes. Elles ont besoin d’une aide globale ».
Et d’expliquer : « La violence sexuelle en temps de conflit n’est pas un phénomène nouveau et nous pouvons notamment nous souvenir des atrocités commises à l’est de la RDC et de l’utilisation du viol comme arme de guerre qui doivent être combattus par tous les moyens », a martelé Mme Anny Modi, fondatrice et directrice exécutive de l’ONG AFIA MAMA, œuvrant dans plusieurs provinces congolaises dont la Tshopo.
Mukwege aussi pour une aide aux survivantes
Dans une déclaration rendue public ce dimanche, dont une copie a été transmise à Kis24.info, le célèbre Docteur Denis Mukwege a, pour sa part, saisi l’occasion pour appeler à une mobilisation des fonds afin de pouvoir contribuer à l’élimination de la violence sexuelle, un fléau qui dévaste grandement la société congolaise.
« Nous exhortons donc à nouveau la communauté des Etats et les bailleurs de fonds à mobiliser les moyens humains et financiers pour traiter les conséquences des violences sexuelles commises en temps de conflit et à redoubler les efforts pour prévenir la répétition de ces crimes. Il s’agit de venir en soutien aux victimes avec une assistance holistique de qualité, mais aussi d’appuyer les associations de survivantes . Il est aussi fondamental de lutter contre le patriarcalisme et d’assurer la promotion de l’égalité femmes-hommes et la participation politique active des femmes, de mener des réformes du secteur de la sécurité et de la justice sensibles au genre, et de combattre le climat d’impunité qui prévaut toujours largement », a-t-on lu dans la déclaration signée par le fondateur de l’hôpital de Panzi, au Sud-Kivu.
Dans la foulée, Mukwege salue le courage des survivantes qui se battent pour leurs droits et a lancé un appel solennel à tous les Etats de ne plus tolérer l’utilisation des violences sexuelles en période de guerre et de mettre fin à ces violations graves des droits humains et du droit international humanitaire qui font honte à l’humanité.
À l’en croire, cette date du 19 juin commémore l’adoption en 2008 de la résolution 1820 du Conseil de Sécurité qui, en condamnant l’utilisation de la violence sexuelle comme une arme de guerre, constitue un tournant décisif dans l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité et dans la reconnaissance de la violence sexuelle liée aux conflits comme une menace à la sécurité collective, un obstacle à la consolidation de la paix, et une barrière à la réalisation des droits humains et des objectifs du millénaire pour le développement.