C’est dans l’air du temps. L’hôpital de Panzi ne dégageait plus que l’odeur de médicaments. Ce centre hospitalier spécialisé notamment dans la réparation des femmes victimes de viols exhalait un parfum de candidature au top job de la République.
Maître de céans, Dr Mukwege était perçu comme virtuellement candidat à l’élection présidentielle. A l’ère et à l’heure des NTIC, de la virtualité à la réalité il n’y a plus qu’un pas que le célèbre gynécologue paraît avoir franchi via un tweet. C’est dans l’air du temps.
Habitué, profession oblige, à consulter et à être consulté, Denis Mukwege se trouve ipso facto en état d’être ausculté par tous les Congolais. Pas seulement. Avant que le « patient atteint de « présidentialite aiguë » ne donne les détails de sa pathologie, le toubib lambda y va de son diagnostic.
Dans une salle des urgences, où des médecins se relayent depuis des lustres sans tirer le malade du coma, Dr Mukwege ne serait pas de trop. Ce qui intéresse la grabataire RDC, c’est la guérison. Quel que soit le soignant. Pourvu qu’il ait la potion magique pour réanimer le colosse fragile parce qu’encore aux pieds d’argile.
Pourtant, à l’instar de ses devanciers, le médecin traitant avait promis de mettre fin à l’état comateux du patient et même de lui redonner vigueur en temps record. 4 ans après la promesse…prophétique, le malade est toujours en soins intensifs sous assistance respiratoire.
Pire, il risque même de se faire amputer d’un organe appelé « Bunagana » ! En tout cas, des agents pathogènes ont infesté cette partie du corps comme ils menacent d’autres organes vitaux comme Kwamouth. Il y a de quoi craindre que le pronostic vital ne soit engagé. Tant l’antidote à la détérioration continue du malade se fait toujours attendre. Très prieurs, les 100 millions de Congolais agglutinés dans la salle d’attente intercèdent matin, midi et soir pour que ce ne soit pas le cancer à l’état de métastase!
C’est précisément cet état gravissime du malade estampillé RDC qui légitime toutes les candidatures ! Médecin surdiplômé, guérisseur tradi-praticien, charlatan, marabout, intercesseur…
Focus sur Dr Denis Mukwege pour relever d’abord que des observateurs avertis le voyaient venir depuis le crépuscule du régime Kabila. Certes, les différents prix dont le Nobel de la paix à faire pâlir d’envie n’importe quel chef d’Etat en mal de pedigree sont amplement mérités. Pour peu qu’on considère la croisade éminemment morale, hautement généreuse, socialement réparatrice que mène sans répit le médecin de Panzi.
Il n’en demeure pas moins que décernées par des institutions qui n’échappent pas toujours à des pesanteurs politiques, ces moult distinctions honorifiques servent souvent à aplanir le sentier menant au pouvoir d’Etat. Et le pèlerinage des personnalités étrangères à l’hôpital de Panzi apparaît comme la cerise sur le gâteau.
Pour ne pas remonter jusqu’au déluge, une membre de la Famille royale britannique accompagné d’un ministre venait d’arpenter les montagnes du Kivu après l’ancien Président français François Hollande. Ça sent des soutiens à l’international. Un atout et un handicap à la fois. En particulier, cet Occident dont l’ambivalence par rapport à la RDC explique en grande partie l’interminable guerre dont les deux régimes siamois rwando-ougandais sont la vitrine.
Tout indique donc que Dr Mukwege a cessé d’être ce Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir. Ce toubib XXL sait dans quoi il s’engage. A ses risques et périls ? Le pire risque est celui de ne pas en prendre. Version sarkozienne du proverbe « Qui ne risque rien ».
Un commentaire
Cher Joel, merci pour ton article. cependant il serait souhaitable d’etre simple dans votre façon de rediger. Car les personnes simples ne pourront pas comprendre ce que vous aviez écrit. Soyez votre style si cela serait possible. N’utisliser pas un français difficile à comprendre. Merci