Martin Fayulu, principal opposant du pouvoir de Félix Tshisekedi, redoute un plan de balkanisation du pays et alerte pour ce faire les Congolais à faire bloc. Une annonce intervenue , ce jeudi 16 décembre à travers son compte Twitter.
Après l’entrée des troupes ougandaises sur le sol congolais, l’homme dit “président élu” doute de la bonne foie qui anime les pays voisins (Rwanda et Ouganda) dans l’effort de pacification de l’Est du pays. Il s’inscrit en faux sur l’éventuelle installation d’une base opérationnelle de la police Rwandaise à Goma, pour lutter contre la criminalité.
« En attendant mon adresse à la nation le 30 décembre prochain, je demande au peuple congolais de refuser la présence des policiers rwandais à Goma », peut-on lire sur sa page Twitter officielle avant de poursuivre que :
« Cette présence, comme celle de l’armée ougandaise, viole la souveraineté de notre pays et tend à officialiser sa balkanisation », déplore t-il.
Lisant le contenu de cet accord de coopération, les deux forces voisines se mutualisent au même moment que les forces armées de la RDC traquent conjointement avec l’armée ougandaise les rebelles étrangers ADF dans la région de Beni. Même mission pour la police Rwandaise qui pourrait, à son tour, appuyer la police congolaise a limiter la criminalité transfrontalière notamment dans le Nord-Kivu, principalement à Goma où l’activisme de la criminalité trouve domicile.
Quid de la motivation ?
Les langues se délient à la suite de cette coopération, Ancienne Présidente de la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale, la députée nationale Jaynet Kabila se dit préoccupée de voir l’armée étrangère dans le sol de la République Démocratique du Congo particulièrement dans les provinces en proie à l’insécurité des groupes armés locaux et étrangers.
Cette sœur jumelle au président sortant Joseph Kabila veut en savoir davantage.
« Honorable président, il y a l’armée étrangère dans notre pays mais quel est leur cahier des charges ? Elle va rester ici pour combien de temps ? Un mois ? deux mois ?, trois ? mois ? Et quel leur objectif final ? », s’est-elle interrogée lors de la plénière consacrée à l’examen et vote du projet de loi portant habilitation du gouvernement.
Plus loin, le député national adresse une question d’actualité ce mercredi 15 décembre à l’assemblée nationale au VPM Daniel Aselo de l’intérieur sur l’entrée de la police rwandaise à Goma.
Il fonde sa question d’actualité sur un nombre d’interrogation notamment :
“Que cache la signature de cet accord de cooperation avec le Rwanda juste après le début des opérations conjointes entre les FARDC et l’armée Ougandaise en vue de la traque des ADF à Beni et Ituri?
Quels sont les mobiles réels qui justifient le recours à la police rwandaise à Goma plutôt que de doter la police nationale congolaise basée dans cette ville des moyens humains et matériels adéquats ?
Dans quelle proportion le coût de la présence d’éléments de la police rwandaise à Goma serait-il inférieur au cout d’un plan urgent de formation des jeunes diplômés congolais à l’école de la police de Mugunga près de Goma dont les infrastructures et le personnel demeurent longtemps inoccupés ?
Quel plan de communication avez-vous envisagé autour de cet accord en vue d’apaiser les suspicions légitimes consécutives à la récente incursion de l’armée rwandaise dans six villages du groupement Bubumba en territoire de Nyiragongo près de Goma en date du 18 octobre 2021?” à lire sur l’argumentaire de sa question d’actualité déposée ce mercredi 15 Décembre 2021.
Pour information, le protocole d’accord signé, oblige les deux institutions policières voisines à unir leurs efforts contre la criminalité transnationale organisée et le terrorisme ; contrebande et trafic de stupéfiants et de substances psychotropes ainsi que de leurs précurseurs; la contrefaçon de monnaie et la prolifération des armes légères et de petit calibre.