La population Boyomaise fait face, depuis le début de la saison sèche, à un calvaire dû au manque d’eau. Un phénomène qui l’angoisse terriblement. « L’eau c’est la vie » dit-on, étant épouses et mères, les femmes restent victimes de la première ligne.
Reportage

La région orientale de la République Démocratique du Congo fait front à une période de sécheresse qui va durer pendant plus au moins quatre mois, soit du janvier en avril, selon le service de METELSAT. Pendant cette période, il est souvent difficile de se procurer d’eau, surtout pour les gens excentrés des robinets de la Regideso. D’habitude, lorsque la Regideso annonce la coupure d’eau, ce sont les différentes sources (fontaines) qui viennent au secour de la population mais cette fois, ces sources sont, elles aussi, séchées.
Dans le communiqué du 8 février 2025, la Regideso a annoncé la coupure d’eau sur toute l’étendue de la ville de Kisangani. Ceci, du dimanche 9 au jeudi 13 février 2025. Une coupure drastique dûe aux raisons techniques.
« La Regideso était censée prendre la relève pendant cette période de sécheresse (…) mais maintenant elle ne sera pas active pendant cinq jours. ici à la source, il n’y a même pas l’espoir de trouver de l’eau. Donc, la Regideso devrait avertir au moins deux jours avant pour que les gens fassent la provision», s’est confié à KIS24, Ezéchiel Saidi, étudiant à l’Université libre de Kisangani.
À la Commune Makiso, la population recourent très souvent à la source Stanley, située non loin de l’immeuble 1925. Cette dernière reçoit, depuis ce dimanche, la population venue de tous les coins de la ville.
« Nous autres, nous venons de la Commune de Mangobo, vers Magopi. On a essayé d’aller à la source qui se trouve vers Aspiro et même celle qui se trouve derrière le campus de l’UNIKIS mais il n’y avait aucun moyen pour nous de trouver de l’eau. Je suis mère de sept enfants et mes enfants, comme tout le monde, ont besoin d’eau », a dit, Maman Pichuna, habitant de la Commune Mangobo, trouvée à la source Stanley.
Il n’est pas seulement question de celà, la plupart de femmes s’agitent aussi face à cette situation surtout pour des raisons hygiéniques.
« Nous les femmes, avons besoin d’eau à tout moment pour nous rendre propreté. Nous priver de l’eau a beaucoup de répercussions sur notre hygiène surtout au moment de menstruation. 5 jours sans nous fournir de l’eau, est un peu comme nous tuer », a expliqué une autre femme, trouvée à la source Stanley.
A stade actuel, la population boyomaise a plus besoin d’eau que du courant.
« Pour l’instant, on a juste besoin de l’eau que du courant. Parce que faire la vaisselle, lessiver et autres travaux ménagers demandent toujours de l’eau. On a des difficultés pour se baigner au moins deux fois par jour, car l’eau devient comme de l’or », a laissé entendre une femme, à la source Stanley, qui a passé près de 5 heures du temps sans avoir ne fût-ce qu’un litre d’eau.
Chaque année, la ville de Kisangani est confrontée à ce problème de manque d’eau pendant qu’elle est entourée des eaux du fleuve Congo, de la rivière Tshopo et Lindi. Un véritable paradoxe.