Dans une interview poignante réalisée vendredi à l’occasion de la Journée Internationale de Forêt (JIF) célébrée le 21 mars de chaque année, Robert NASI, Directeur scientifique de CIFOR — ICRAF et Directeur Général du CIFOR, a révélé les efforts de son organisation internationale dans la gestion durable et intégrée de la forêt, plus particulièrement dans le paysage de Yangambi, en province de la Tshopo (RDC).
Pour le CIFOR, cette Journée Internationale de Forêt rappelle un caractère important dans la gestion durable des forêts, cependant, il est crucial d’y penser pendant les 364 jours qui ne sont pas la journée de la forêt. Selon NASI, près d’un milliard de personnes dépendent des forêts pour leur alimentation. Dans le bassin du Congo, dont le paysage de Yangambi est un atout majeur, environ 60 % de l’alimentation des populations rurales proviennent de la forêt notamment la viande de brousse , fruits, plantes récoltées, sans oublier leurs vertus médicinales.
Des efforts de CIFOR grâce au soutien de l’UE et le Royaume-Uni
Aux questions de Mme Dorcas Kanku, responsable de la communication au sein du CIFOR — ICRAF, Robert NASI n’est pas allé par quatre chemins. Il a révélé l’immense contribution de CIFOR à faire rayonner les forêts de Yangambi grâce au soutien financier de la commission européenne et du Royaume-Uni.
Pendant plusieurs années d’activités et d’actions en faveur des communautés locales, le CIFOR forme à une agriculture durable tout en renforçant la gestion responsable de la forêt pour sa conservation et ses services écologiques.
« Ce que nous faisons à Yangambi dans le cadre du paysage du Yangambi, c’est d’apprendre la communauté à faire de l’agriculture près de la forêt et en forêt et aussi à créer avec nos partenaires de l’INERA et l’IFA une capacité de pouvoir à la fois gérer durablement la forêt et pour la conservation, mais aussi pour les services qu’elle apporte à la protection contre les pestes et l’agriculture à l’appui », a insisté Norbert Nasi.
Et d’ajouter que :
« La formation des agriculteurs à des pratiques durables et diversifiées est essentielle pour réduire la déforestation, préserver les ressources naturelles et assurer la sécurité alimentaire. La transmission des connaissances permettra de créer un système durable et équilibré. Il est important de former les communautés non seulement à l’agriculture, mais aussi à la gestion des ressources forestières et halieutiques, afin qu’elles s’intègrent harmonieusement dans un modèle combinant agriculture, agroforesterie et forêts ».
Le CIFOR-ICRAF a formé une deuxième vague de trente facilitateurs sur les bonnes pratiques agricoles dans la mise en œuvre du champ école paysan, à travers l’application des principes de production agroécologiques, qui vont accompagner les ménages agricoles du paysage de Yangambi dans l’adoption de bonnes pratiques agricoles afin de renforcer la sécurité alimentaire et la sauvegarde des forêts. Avec cette deuxième vague, le projet compte désormais 58 facilitateurs communautaires encadrant 1 550 membres, dont 880 hommes et 670 femmes, soit 43% de femmes, qui sont censées vulgariser ces techniques auprès des membres de leurs communautés pour améliorer la production agricole et contribuer à la croissance économique locale.
Rappelons que la Journée Internationale de Forêt est célébrée cette année 2025 sous le thème : La sécurité alimentaire. Ce thème est une réalité. CIFOR contribue activement à l’expansion du champ école paysan, une approche importante dans le progrès en matière de sécurité alimentaire.