La population voisine du Parc National de Virunga menacerait d’envahir le Parc National de Virunga qui, selon elle,ne contribue en rien à leur développement mais demeure une source de leur malheur.
De ce fait, elle accuse l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) d’avoir dépassé les limites telles que tracées en 1925 pour envahir les terres coutumières.
À Kanyabayonga, la population a fait un moratoire de 14 jours à l’ICCN pour une nouvelle démarcation participative du Parc, si celà n’est pas faite dans un délai bref, elle menace de descendre dans la rue au risque de leur vie et déplacer la pancarte située au point de patrouille (PP) de Kabasha jusqu’à la limite que les chefs coutumiers connaissent.
Même chose pour les autres villages environnants le Parc National de Virunga, pour les habitants de Muramba village rasé par les ecogardes avec plusieurs morts, selon son capita Kambale Innocent, l’étape de négociation est déjà dépassée , la population ne jure que par la récupération des terres de leurs ancêtres.
De tous les villages dans lesquels a sillonné le reporter de Kis24.info en territoire de Lubero, la population ne jure que par se prendre en charge si rien n’est fait dans un plus bref délai.
À Muramba, Kanyabayonga, Kitsombiro, Kirumba, Magheria… les ecogardes sont pointés d’un seul doigt d’être à la base de plusieurs exactions notamment les assassinats, la torture et la destruction méchante à leur égard comme on peut lire des déclarations de ces dernières semaines.
Non respect de cahiers de charge
Toujours selon cette même population, le gestionnaire du Parc ne respecte pas le cahier des charges signé avec les chefs coutumiers de l’époque notamment la construction des écoles, l’électricité,l’appui à l’agriculture et la pêche.
D’après l’ONG Impunité Zéro, l’argent destiné à ces projets a déjà été détourné par les sociétés Virunga qui s’enrichissent au dos de la population riveraine de Virunga.
«Autour du Parc de Virunga s’est créé une nébuleuse entretenue par certaines personnes qui sont à la fois directeur provincial, gérant,actionnaires , associés dans plusieurs autres structures. Là, je parle de Virunga Conservation Found,Virunga Sarl qui est devenu Virunga Énergie,Sicovir ,toutes ces facettes des aspects Virunga qui détournent chaque jour l’argent de la population riveraine »souligne le conseiller juridique de l’ONG précitée.
Cette dernière a nommément cité les personnes qui sont à la base de ces magouilles voire des malversations financières.
«Les personnes que nous allons citer notamment Emmanuel de Merode , Éphrem,Xavier de Donea qui sont membres qui créent à Belgique la Fondation Virunga qui vient signer le partenariat avec l’ICCN pour promouvoir le Parc mais à réalité c’est pour les intérêts privés.Vous verrez que les associés qui sont dans toutes ces entreprises,l’Union européenne débloque de fonds pour diminuer l’emprise sur le Parc mais ces fonds là ne sont pas destinés pour le Parc parce-que des personnes les prennent pour leurs affaires privées au détriment de la population qui continue à souffrir .»a ajouté Yannick conseiller juridique à l’ONG Impunité Zéro.
Du partenariat Virunga Foundation et l’ICCN
Le 21 Février 2011, l’ICCN et l’Africa Conservetion Found devenu Virunga Foundation(VF) ont signé un contrat de gestion du Parc National des Virunga par lequel l’ICCN a transféré la responsabilité de la gestion dudit Parc et a chargé Africa Conservation Foundation d’en assurer sa conservation et son développement durable dans l’intérêt de la communauté locale,nationale et internationale ainsi que de contribuer au renforcement des capacités de l’ICCN .Ce contrat prévoyait notamment les modalités de prise en charge des frais de gestion de Parc National de Vrunga par Africa Conservation Found-UK, le mécanisme de partage des recettes tirées du PNVi et la participation financière d’ACF-UK dans le cadre du renforcement des capacités de la direction générale de l’ICCN.Ce contrat était conclu pour une durée de 10 ans , échéant le 21 Février 2021.
Selon l’article 3 à son point 3.2 du contrat de gestion du Parc National des Virunga entre l’Institut Congolais pour la Conservation « ICCN » et Virunga Foundation, dénommé « répartition de recettes issues du tourisme.
Sans préjudices des frais échus à la Direction Générale de Migration conformément au Protocole d’accord entre la Direction Générale de Migration et l’Institut Congolais pour la conservation de la Nature relatif à la relance du tourisme dans les aires protégées du 13 Août 2011 et les avenants y relatifs ,les recettes issues de la vente des permis des visites seront réparties mensuellement comme suite :
a) 50% de rétrocession à la direction générale de l’ICCN
b) 50% retenues à la source par VF affectées comme suit:
°30% destinés à financer les actions de développement local,
°20% destinés à couvrir les frais de fonctionnement du Parc.
Objectifs de Africa Conservation Fund (ACF)
En 2005 , à la création de Africa Conservation Fund ,en signant avec l’ICCN un contrat de 5 ans, elle avait comme objectifs:
1.Assurer le financement durable des aires protégées de l’Est de la République Démocratique du Congo,
2.Assurer le développement du processus de la Conservation communautaire autours des aires protégées ciblées,
3.Promouvoir l’image des aires protégées de la République Démocratique du Congo à travers le Monde,
4.Contribuer au développement des capacités de la direction générale de l’ICCN suivant les modalités à définir de commun accord.
Pour la population riveraine du Parc ,aucun de ses objectifs n’a été atteint. L’unique projet de développement déjà amorcé est l’électricité l’appui qui ,fort malheureusement, ne bénéficie pas à la population riveraine mais à la population de grandes agglomérations dans le but du lucre.
En titre d’exemple, pour le raccordement domestique 3A monophasé le coût total est évalué à 223$ ,280 $ pour 6A monophasé ,ce que la population considère comme un rançonnement surtout que l’argent pour financer ce projet leur était destiné pour le développement de leur milieu.
Le Parc de Virunga est une zone protégée la plus riche en biodiversité d’Afrique, le Parc National des Virunga existe pour protéger un tiers des gorilles de montagne restants au monde, ainsi que plus d’un millier d’espèces d’animaux; comprenant ses mammifères, oiseaux, reptiles et amphibiens; mais aussi pour offrir un avenir meilleur à plus de quatre millions de personnes touchées par le conflit.
Dans une interview accordée aux médias internationaux, il y a plus près de deux ans, le directeur des Virunga, qui parle d’une voix posée avec une pointe d’accent anglais, est un pragmatique.
« Notre calcul est simple. Un hectare de terre rapporte 1 000 dollars [920 euros] par an à un agriculteur. Le parc a environ 500 000 hectares de terres arables et prive donc les familles d’un milliard de dollars chaque année. C’est la somme que nous devons trouver pour que le parc soit perçu comme un allié et plus comme un ennemi de ceux qui vivent ici.»
Les questions restent donc en suspens. La population hâte jusque-là bénéficié de ces sommes…
À suivre !
Gloire Bakyahulene