Angélus Kambale, acteur majeur dans le secteur de la médecine traditionnelle en RDC et Président Provincial du conseil des tradi-praticiens de la Tshopo (CNTP), saisit la balle au bond pour réveiller Kinshasa sur la nécessité de redresser le secteur de la santé en République Démocratique du Congo.
Dans une correspondance adressée au Ministre de la Santé publique, Kambale note l’urgence d’une nouvelle orientation stratégique en vue de la reconnaissance et la structuration de la médecine traditionnelle en RDC. Dans cette lettre, il s’illustre comme un consultant volontaire engagé pour l’évolution de la médecine traditionnelle en RDC. Il propose ainsi 4 axes stratégiques.
Voici l’intégralité :
À l’attention du Gouvernement de la République Démocratique du Congo
Objet : Orientation stratégique pour la reconnaissance et la structuration de la médecine traditionnelle en RDC
Excellence Monsieur le Ministre de la santé publique hygiène et prévoyance sociale
En tant que consultant volontaire engagé dans la promotion et l’évolution de la médecine traditionnelle en République Démocratique du Congo et Président élu du conseil provincial des tradi-praticiens de la Tshopo, je tiens à attirer votre attention sur l’importance d’une véritable structuration de ce secteur afin d’assurer son efficacité, sa crédibilité et son intégration harmonieuse dans notre système de santé.
L’initiative d’instaurer des impôts, taxes et redevances pour les praticiens de la médecine traditionnelle est compréhensible dans une logique de régulation et de contribution au développement national. Cependant, il est primordial que cette démarche soit précédée d’un cadre stratégique bien défini, garantissant une organisation structurée et pérenne du secteur.
Ainsi, je recommande que le Gouvernement mette en place les actions suivantes :
- Création d’un laboratoire national de certification
Assurer la standardisation et le contrôle de qualité des produits de la médecine traditionnelle afin de garantir leur efficacité et leur innocuité pour la population.
- Mise en place d’un centre moderne de recherche et de formation et d’un cadre juridique actualisé et adapté
Former les praticiens sur les bonnes pratiques de production, de conservation et d’administration des remèdes.
Permettre aux chercheurs de travailler sur l’amélioration des produits issus de notre riche pharmacopée.
S’approprier et vulgariser les textes juridiques pour une bonne administration
- Établissement d’unités de production et de distribution
Organiser la production et la distribution des produits certifiés à l’échelle nationale et internationale.
Favoriser des partenariats avec les institutions de santé et les pharmacies.
- Structuration d’une entité officielle pour la médecine traditionnelle
Au lieu d’un fonctionnement informel sous forme d’associations, mettre en place une société décentralisée regroupant chercheurs et praticiens sous l’encadrement du Gouvernement.
Permettre une meilleure coordination entre la médecine traditionnelle et la médecine moderne pour un système de santé complémentaire et efficace.
La médecine traditionnelle est une richesse nationale et un levier de développement. Son organisation adéquate permettra non seulement d’améliorer l’accès aux soins pour nos populations, mais aussi de renforcer notre souveraineté sanitaire et économique.
En espérant que ces propositions retiendront votre attention, je reste disponible pour toute collaboration visant à faire avancer cette noble cause.