Même acteur, le Rwanda, même douleur, même abandon. À Goma, l’histoire tragique se répète : affrontements urbains où, une fois de plus, l’armée rwandaise joue un rôle central.
Cette situation rappelle tristement Kisangani en 2000, où des affrontements similaires avaient opposé deux armées étrangères, le Rwanda et l’Ouganda, dans une ville congolaise, avec des conséquences dévastatrices pour la population.
À la différence de Kisangani, où deux puissances étrangères s’affrontaient avec leurs alliés congolais rebelles, à Goma aujourd’hui, c’est l’armée rwandaise et ses alliés du M23 qui se battent contre des éléments des FARDC et des groupes de résistance locaux comme les Wazalendo.

Les chiffres sont préoccupants : plus de 100 morts et près d’un millier de blessés ont été recensés dans les hôpitaux de Goma ces trois derniers jours, selon un décompte de l’AFP. Un médecin a rapporté à l’AFP que « beaucoup de corps se trouvent encore en ville, ils doivent être récupérés au plus vite », soulignant l’urgence humanitaire qui se joue dans cette tragédie.
Pendant ce temps, les réactions internationales restent dominées par des condamnations verbales et des communiqués conciliants, insuffisants face à l’ampleur de l’ingérence et des violations du droit international par le Rwanda.
Les manifestations de colère enregistrées aujourd’hui à Kinshasa, traduisent un profond sentiment d’abandon et de frustration au sein de la population. Si cette colère est compréhensible, les actes de vandalisme contre les ambassades restent condamnables et ne servent pas la cause de la souveraineté congolaise.

Il est encourageant de constater que l’Allemagne a suspendu ses discussions sur l’aide au développement avec le Rwanda. Cet exemple mérite d’être suivi, afin d’exercer une réelle pression sur le Rwanda et d’inciter au respect des engagements internationaux.