La crise sécuritaire de la partie Est de la RDC affecte déjà les activités commerciales au marché central de Kisangani. Les mouvements des marches de soutien aux FARDC sont garnis de cas d’incivisme notamment le pillage des marchandises par les manifestants. Du lundi 27 à ce jeudi 30 janvier 2025, « il n’y a pas vente ». Les commerçants sont dans le tourment.
Après les festivités de Noël et de Bonne année, le mois de janvier de chaque année se présente comme un mois très coriace dans plusieurs secteurs notamment le secteur économique. Cette année, les choses semblent plus compliquées encore. L’entrée des rebelles du M23 dans la ville de Goma (Nord Kivu) a occasionné les mouvements de protestation, dans plusieurs villes du pays, contre l’agression rwandaise et du soutien aux FARDC et Wazalendo. A Kisangani, les mouvements de marches se sont accompagnés malheureusement des actes de pillage dont ont été victimes plusieurs vendeurs du marché central, le mardi 28 janvier 2025.
J’ai perdu trois sacs de babouches de la marque Ngwasuma lors de la marche de mardi passé », s’est confié à KIS24, un vendeur.
Ce jeudi 30 janvier, presque tous les dépôts et magasins restent fermés. Les commerçants observent le climat et ne sont pas prêts à prendre le risque d’ouvrir et de vite refermer sous menace de pillage.
« Nous hésitons d’ouvrir parce que nous craignons ce qui s’est passé le mardi », affirme un commerçant à la Galerie Alaso.
Dans son récent communiqué, le Maire de la ville de Kisangani a suspendu toutes manifestions publiques jusqu’à nouvel ordre. Ce pendant, ce matin les étudiants de plusieurs établissements de l’ESU ont gagné les artères principales de la ville pour manifester mais ils ont, vite, été étouffé par la police. Ceux de l’IBTP Kisangani ont été dispersés au niveau du rond-point ACKIS.




Nombreux d’entre eux ont fui vers le marché central. Ce mouvement a provoqué une forte psychose aux vendeurs qui étalaient déjà leurs marchandises.
Une crise économique ressentie
Si je ne vends pas, ma famille ne mange pas non plus », s’inquiète un vendeur ambulant.
To bikaka na taux du jour » qui veut dire en français : « Nous vivons selon l’activité du jour », renchérit un autre.
À en croire nombreux d’entre eux, bien que la guerre ne soit pas arrivée à Kisangani, les activités commerciales stagnent déjà. Il n’y a pas de vente mais plutôt des dépenses. Ce qui provoque généralement la chute des activités commerciales de ceux qui n’ont pas de capital élevé.
Des messages et cris d’alarme
Kisangani a déjà beaucoup souffert par des guerres … Nous ne voulons pas que les rebelles du M23 arrivent ici. Que le gouvernement et les FARDC fassent de leur mieux pour repousser l’ennemi hors de notre sol »
interview avec Mme Marie, vendeuse des condiments au marché central de Kisangani
Pendant ce temps, la marche annoncée par le Gouverneur Lendongolia pour ce samedi 1er février, reste attendu avec inquiétude par plusieurs exploitants du marché central.
Il y avait déjà marche le mardi mais nous apprenons que le Gouverneur a encore annoncé une autre. Finalement, il y en aura combien ? Que les autorités envisagent d’autres solutions. Les choses sont déjà compliquées », s’exclame un cambiste.
Rappelons que, lors de son adresse à la nation, le Président de la République a salué la résilience et la résistance dont fait preuve population de Goma. Il a rendu hommage à ceux qui ont payé au prix de leurs sangs et a rassuré au peuple congolais que la RDC gagnera cette guerre tout en condamnant l’inaction de la communauté internationale qui frise sa complicité.
Un commentaire
C’est vraiment touchant. La façon dont certaines âmes sont insensibles face à cette situation et la manière dont les autres âmes profitent négativement des perspectives de dénonciation des hostilités au Kivu.
Le peuple congolais se doit de veiller au bien être de tout le monde. Chacun pour tous et tous pour chacun voire tous pour tous.
Réveillons-nous. longtemps courbés, levons nos têtes.