Par Pompon BEYOKOBANA
Les récentes révélations sur la gestion des finances publiques dans la province de la Tshopo ont mis en lumière une réalité alarmante : un pillage systématique et à grande échelle des deniers publics. La séance parlementaire où le ministre provincial des finances a été interpellé par le député Senold Tandia a exposé une série de pratiques préoccupantes qui sapent gravement la confiance du public.
L’affaire de l’entreprise PHC à Lokutu est particulièrement révélatrice. Malgré le scellement de l’entreprise pour défaut de paiement des taxes, celle-ci a pu reprendre ses activités sans aucune vérification sérieuse de la commission parlementaire compétente. Le ministre Héritier Bangala a lui-même admis que plus d’un milliard de francs congolais versés au nom de la province ont disparu, gérés par des individus sans aucune trace dans les finances publiques officielles.
Une autre affaire, celle du pont bascule au PK13 sur la route nationale numéro 4, met en lumière un autre exemple flagrant de malversation. Une entreprise perçoit depuis des années des fonds sans qu’il soit possible de quantifier précisément les montants reçus et dus à la province. Les chiffres avancés par le ministre des finances eux-mêmes ont varié de manière significative, illustrant un manque criant de transparence et de contrôle.
La Direction Générale des Recettes de la Province de la Tshopo est également éclaboussée par des révélations choquantes. Des pratiques de perception parallèle ont été reconnues par le ministre, bien que des mesures aient été prises contre certains responsables, l’étendue du réseau demeure floue.
Dans le domaine des contrats publics, le cas de MAS-NET soulève des inquiétudes sérieuses. La Cour des Comptes a critiqué un contrat jugé léonin, où une entreprise semble bénéficier largement aux dépens de la province, accentuant ainsi les pertes financières publiques.
Le secteur minier et pétrolier ne sont pas épargnés, avec des sommes considérables détournées au détriment du développement local. La province, pourtant riche en ressources, ne parvient pas à tirer profit de ses activités extractives en raison de pratiques malhonnêtes et d’un manque de supervision efficace.
En somme, la Tshopo fait face à une crise de gouvernance financière qui compromet sérieusement son développement. Les citoyens méritent des réponses et des actions concrètes pour mettre fin à ces pratiques préjudiciables. Les autorités provinciales doivent prendre des mesures urgentes pour restaurer la confiance publique et garantir une gestion transparente et responsable des finances publiques. Cela nécessitera un engagement ferme contre la corruption et une réforme en profondeur des mécanismes de contrôle et de gestion des revenus publics.
La population de la Tshopo ne peut plus tolérer d’être privée des fruits de ses propres richesses.