Le procès a dominé l’actualité et les débats partout à Kisangani. Un des professeurs aux compétences remarquables a été condamné à 12 ans de prison. L’arrêt a été rendu, ce vendredi 6 octobre, dans la matinée, à la Cour d’Appel de la Tshopo. Plusieurs organisations féministes, s’étant déjà prononcées peu avant, ont applaudi ce verdict.
De toutes les réactions, une sort de l’ordinaire. Le Professeur Ordinaire Antoine Ngute Novato, président de l’association des professeurs de l’Université de Kisangani, s’adresse au condamné, dans une lettre parvenue à KIS24. Il commence l’essentiel de sa missive par l’admiration qu’il a pour son collègue en prison. « un collègue respectueux ; une valeur sure pour la République. »
Lucide dans ses mots, le prof Ngute n’approuve pas le sort de son collègue professeur. Il parle d’une « injustice, d’un procès populaire et politique.» Le président de l’APUKIS exhibe, dans sa lettre, les infractions commises d’emblée par Madame Fryde Kelekele, ex-femme du prof Pandatimu : violation de domicile, violation de la consigne du juge sur la garde des enfants, trouble à l’ordre public.
« Pourquoi n’est-elle pas restée chez elle ; pourquoi ne s’est-elle pas adressée au juge du divorce pour obtenir le droit de visite ou la garde des enfants ? La France délimite même un périmètre de 500 mètres pour ce genre de situation. Comprends que nous sommes chez nous, » écrit Ngute Novato.
Comme les autres, Ngute condamne le traitement subi par Fryde Kelekele. Cependant, il blanchit JC Pandatimu : « Je ne t’ai pas vu te faire justice toi même et tu n’es pas policier. » Et aussi, sans citer son nom, il accuse Ève Bazaiba, ministre de l’environnement et développement durable, de « tout faire pour massacrer Pandatimu. »
« Elle est dans le pouvoir et je ne sais pas ce qui l’empêche à requérir la peine de mort pour toi. Elle est surement à la recherche d’un bilan et son bilan sera d’obtenir ta disparition. Ce que je connais d’elle c’est qu’elle a fait loupé à la province l’occasion de réparer quelques buses sur la route Yangambi et a préféré d’amener un bateau hôtel au lieu de réhabiliter les villas de Yangambi. »
Ngute s’en prend également aux différentes personnalités qui ont tenues des déclarations. Ils les qualifient des femmes et féministes « rouillés qui ont
trouvé le moyen de détruire un homme responsable,…» Il les cite encore comme « des fossoyeurs de la des autres. »
« J’aurais voulu les voir aussi déterminées pour les millions du programme de cent jours, pour Bunagana, pour l’Ituri, pour Lubunga, pour Ubundu où les femmes souffrent le martyr. »
Ngute réconforte son collègue : « Sois fort et garde ta foi et ton courage. Qu’il plaise au ciel de t’accorder tranquillité et paix au-delà des agitations des ONG en manque d’inspiration et des dossiers. »
Le professeur Pandatimu a été condamné pour incitation des militaires et arrestation arbitraire. 12 ans de prison avec amende de 10 mille $. Deux autres policiers sont condamnés aussi à 8 ans de prison et un autre officier supérieur à 12 ans de prison.