C’est incroyable mais vrai !
La victime, José (nom d’emprunt pour la sécurité de la victime), a 16 ans ces jours. Cependant, depuis 2019, son père biologique a fait d’elle sa femme. Le premier acte sexuel a eu lieu le 1er janvier 2019, précise Maître Rachel Kabamba qui tient le dossier au parquet de grande instance.
« Tout a commencé lorsque son père testait sa virginité », raconte-t-elle à KIS24.
Déjà dès sa naissance, selon son témoignage, José n’était pas la bienvenue chez son père. Celui-ci n’avait jamais consenti la grossesse, même après la mort de sa mère, alors que la fille avait quatre ans. À ses 12 ans d’âge, elle rejoint son père biologique, vivant alors à Isiro. C’est le début de l’infélicité dans la vie de José.
La première fois, son père s’est servi de ses doigts pour la déshonorer, a témoigné la victime. Le reste de jours, tout se passait comme mari et femme, explique son Avocate, affligée aussi par le fait. À Bunia, tout comme à Kisangani, toutes les fois que la fille voulait dénoncer, elle subissait des menaces de mort de la part de son malfaiteur.
« Elle ne recevait rien de son père sans passer par l’acte sexuel », explique Me Rachel Kabamba, qui ajoute que même pour les frais scolaires, c’était là le prix à payer.
Justice saisie pour une deuxième fois
C’est la deuxième fois qu’une action judiciaire est intentée. À Bunia, il y a quelques mois, aucune justice n’a été prononcée en faveur de José, car, selon Me Rachel, « ils avaient fait comme une manière de la réconcilier avec son père, puisqu’elle venait d’être chassée de la maison ». La pauvre fille, rentrant à la maison, son père continuait avec ce qui était déjà devenu une habitude.
Épuisée par la méchanceté de son père, la victime a décidé de dénoncer une fois pour toutes. Elle l’a fait auprès de l’ONG Réseau des Juristes Engagés dans la lutte contre les VBG. C’est après le passage de cette structure dans des écoles où les élèves ont été sensibilisés contre les VBG pendant les seize jours d’activisme.
« Nous sommes derrière la procédure. Un mandat d’arrêt circule déjà, mais le papa se cache. Voilà pourquoi nous cherchons un mandat de perquisition pour que l’on fouille la maison », explique Me Kabamba.
Vie pénible pour José

Désormais, José compte sur le monde extérieur. Sa vie est pénible. À Kisangani, elle vit entre les mains de sœurs Canociènnes, dans un internat d’une école. Un logement jadis payé par son père. Avec la saisine du parquet, « elle ne sera plus sous la responsabilité de son père », indique son Avocate. Déjà, les deux derniers jours, José a logé chez un membre de son organisation.
Sur le terrain de la lutte contre les violences faites aux femmes depuis plusieurs années, cette professionnelle du droit, Me Rachel Kabamba, constate malheureusement l’absence d’une maison d’accueil pour les victimes des violences en situation difficile, comme José. Si la prise en charge judiciaire, c’est son ONG, la prise en charge holistique reste encore une question sans réponse.
Nous comptons sur la bonne fois des gens pour payer sa suite à l’internat. Ça va nous permettre d’entrer en contact avec la famille de sa défunte maman. C’est mieux que le gouvernement construise même un centre d’accueil pour des tels cas, en attendant leur insertion sociale », a-t-elle confié.
Le Réseau des Juristes Engagés dans la lutte contre les VBG plaide également pour sa prise en charge psychologique. À l’en croire, José est traumatisée. Aussi, son école, un lycée de la place, l’a témoigné.
« À l’école, l’on constate son comportement étranger. Elle était toujours calme, isolée, et sa colère a toujours été vive », a éclairci Me Kabamba.
En RDC, les violences faites aux femmes sont perpétrées dans des zones à conflit comme dans les régions plus stables. Dans la Tshopo, il est très dur d’avoir des chiffres sur l’ampleur du phénomène. Cependant, c’est une réalité. Lors de la Saint-Sylvestre, un policier a fini sa libido sur sa fille de trois ans à Basoko centre.
En 2020, Médecins Sans Frontières a pris en charge près de 11 000 victimes dans 6 des 26 provinces congolaises.
2 commentaires
Pourrait-on avoir les coordonnées de Me Kabamba svp
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