Dans une correspondance parvenue à KIS24, deux organisations de promotion des droits de l’homme alertent la Gouverneure Madeleine Nikomba notamment sur l’existence de ce qu’elles qualifient « d’une milice des Kumu » à Kisangani, autrement spécialisée dans les expéditions spoliatives violentes des parcelles à Kisangani.
À l’en croire, pendant que le calme commençait à être rétabli petit-à-petit à Kisangani après une période tumultueuse liée à l’insécurité juridico-foncière, certaines personnes ont décidé de ne pas abandonner leur sale besogne de spoliation en défiant l’autorité de l’État.
Ces personnes, ajoutent les ONG SADD et OCGL, constituées en milice sont généralement membres de la Communauté Kumu qui insécurisent les paisibles populations propriétaires des parcelles acquises conformément à la loi. Elles font irruption dans les parcelles appartenant à des paisibles citoyens, contre leur gré avec des armes blanches pour exiger le payement d’une somme de 100 $ USD au titre de droit de coutume sur leur prétendue terre.
De plus, elles vont très loin en menaçant d’exproprier les propriétaires des parcelles en posant des piquets sur les bornes posées par les agents du Cadastre. Ces pratiques se déroulent notamment au PK 7 sur l’ancienne Route Buta Bloc Batambale, Quartier Plateau-Boyoma dans la Commune Makiso et au Bloc Manghau, Quartier Basakata, dans la Commune Kabondo à Kisangani.
« Chaque jour qui passe, ces inciviques ne manquent pas de lancer des alertes pour d’autres expéditions spoliatives violentes à conduire dans d’autres Communes de Kisangani, créant une psychose générale dans les Quartiers dont les habitants ne peuvent plus jouir paisiblement de leurs propriétés. Ce qui étonne la population, futurs électeurs, est que tous ces actes infractionnels sont commis en toute impunité sous un regard impuissant des autorités politico-administratives, sécuritaires et judiciaires », déplorent ces lanceurs d’alertes.
Pour eux, ces agissements ne sont pas de nature à augurer un climat social apaisé à la veille des élections dont le Président de la République souhaite se dérouler dans la paix et la tranquillité. L’analyse de la situation montre bien qu’il y a une forte complicité dans cette affaire que les protagonistes eux-mêmes affirment haut et fort qu’ils sont intouchables car bénéficiant de la haute protection.
« Cette barbarie Kumu en plein centre-ville devrait être perçue par vous (Ndlr Gouverneure) comme un acte de sabotage à votre vision Tshopo il faut ebonga », disent ces organisations.
Et d’ajouter : « Elle mérite d’être réprimée de la manière la plus sévère pour décourager définitivement cette pratique qui tend à devenir une habitude à Kisangani. Elle est devenue la principale cause de l’insécurité dans la ville de Kisangani ».
De ce fait, la Synergie des Avocats pour le Développement Durable (SADD) et l’observatoire congolais pour la Gouvernance locale (OCGL) estiment qu’il est temps « d’arrêter cette folle machine infernale et de mettre fin à cette insécurité et à la barbarie pour éviter un bain de sang et une aggravation d’une situation déjà explosive en cette année de tous les dangers avec les enjeux électoraux et sécuritaires dans le pays ».
Par ailleurs, les victimes, se sentant abandonnées et livrées à elles- mêmes, pourraient être tentées de s’organiser pour se défendre contre cette horde des hors la loi. C’est d’ailleurs le pourquoi de cette alerte dont les deux organisations s’empressent pour passer à la vitesse supérieure.
Il faut noter que la spoliation des terres à Kisangani est une vaste problématique qui n’a toujours pas dit son dernier nom. Outres des parcelles et concessions privées, des maisons et espaces de l’orphelinat Saint-Laurent sont depuis longtemps sous menaces. Les prêtres du sacré-coeur ont plusieurs fois dénoncé des cas de figure.