La première dame de la République Démocratique du Congo a séjourné, pour la toute première fois, à Kisangani du 26 au 28 novembre 2021. Pendant ce bref séjour, car en pleine tournée d’itinérance dans l’ex province orientale, Denise Nyakeru Tshisekedi a eu des marathons, posant des gestes de générosité, palpant du doigt les préoccupations Boyomaises et échangeant sur les pistes pour relever les défis.
Cependant, à la plus grande surprise, peut-on constater, la femme n’a pas été mise au devant. Regroupées en collectif, les femmes de la Tshopo, représentées par celles de Kisangani, n’ont pas été reçues en audience par la première dame. « Nous n’avons pas été reçues par la première dame Denise Nyakeru malgré tous les efforts. Nous sommes quittées à l’hôtel tard vers 23h sous forceps de ses gardes raprochés. Notre mémo n’a pas été déposé entre ses mains », regrette un membre du collectif des femmes de la Tshopo.
Ce qu’il faut retenir de ce mémorandum adressé à Nyakeru
D’entrée, les femmes de la province de la Tshopo, porteuses d’un message franc et sincère, ont salué la visite de la première dame à Kisangani. Elles ont estimé que cette visite tombe à point nommé, au regard des multiples défis auxquels elles font face en matière de santé de reproduction, des violences sexuelles et basées sur le genre, de l’éducation et de l’indépendance économique.
Bien plus, parmi tant d’autres défis, les organisations féminines de la Tshopo ont soulevé, dans ce même mémorandum consulté par Kis24.info, notamment :
- l’accès difficile aux ressources financières dû à la faible présence des partenaires d’appui,
- la faible structuration des organisations féminines au niveau des territoires,
- le manque d’un cadre de travail permanent et fédérateur pour toutes les femmes,
- le faible taux des femmes dans les instances de prise des décisions à tous les niveaux,
Eu égard à ce qui précède, et au près de la première dame, le collectif des femmes de la Tshopo devrait plaider pour l’acquisition d’une « MAISON DE LA FEMME », qui, selon elles, constituent un besoin prioritaire et urgent pour une meilleure coordination des actions des femmes en faveur de toute la communauté de la Tshopo.
«Cette maison voulue par toutes, n’est autre chose qu’un centre multidisciplinaire composé des plusieurs départements et doté d’une salle polyvalente ultramoderne pour diverses activités : conférences, apprentissage des métiers en vue de l’autonomisation de la femme, … », a-t-on lu dans ce mémorandum.
Denise Nyakeru, ambassadrice des femmes de la Tshopo
Celà, sans doute ni complaisance, aurait été le seul fardeau à faire porter à la distinguée première dame. Mais , Hélas, regrettent ces dernières qui n’ont été reçues, comme prévues.
Dans la foulée, une fois reçues par Denise Nyakeru, le collectif des femmes de la Tshopo devrait lui faire porter ce fardeau pour notamment double mission :
- plaider auprès des différentes ambassades et d’autres partenaires techniques et financiers afin que ces derniers orientent leurs appuis dans la Tshopo et surtout en faveur des organisations féminines,
- plaider auprès du gouvernement central pour la prise en compte effective des femmes lors de différentes nominations dans tous les secteurs, en l’occurrence l’administration publique, les comités de gestions des établissements de l’ESU, les entreprises étatiques et para étatiques, etc…
En outre, peut-on le faire observé, le collectif des femmes de la Tshopo ont émis le vœu de voir la première dame en face pour décortiquer ces métiers et tant d’autres. Ainsi, toute possibilité d’un retour de Denise Nyakeru à Kisangani après Buta, Bunia et Isiro serait tant souhaité.