Trop c’est trop, des infirmiers en colère !
Négligés, abandonnés et fatigués », des mots qui expriment la colère des infirmiers qui attendent toujours leur contrôle biométrique. Ce lundi 10 avril, une centaine d’infirmiers ont manifesté, dans les rues de Kisangani, contre l’absence surprise et non justifiée des Contrôleurs dans le centre situé à la DPS Tshopo.
C’est la deuxième manifestation dans les rues à l’espace de moins de sept jours. Si le mercredi 5 mars, des agents des différentes divisions étaient présents dans la rue, ce lundi, seuls les infirmiers ont manifesté. Une marche spontanée. Ce lundi, alors qu’ils espéraient se faire contrôler, aucun Agent de contrôle n’était présent au centre du contrôle. Et ce, sans aucune communication au préalable.
Des années sans salaires, rater ce contrôle prolongerait la misère, selon plusieurs d’entre eux. C’est le cas de Christine, infirmière A1 à Lubunga et au service depuis 2001. Seule la prime locale lui revient malgré son numéro matricule décroché en 2018.
« Je suis là depuis le 28 mars, je n’ai toujours pas eu accès au contrôle. Ils nous font faire des va-et-vient. Ce matin, on m’a dit que les contrôleurs sont rentrés. Je vis difficilement avec mes enfants », a-t-elle déclaré avec son dossier à la main.
Certains parmi eux ont accédé au bureau de contrôle. Ils parlent d’un comportement discourtois et maltraitant de la part des contrôleurs. Monsieur Yapili, 54 ans , traitant dans la zone de santé Mangobo, en a assez avec la négligence manifeste des contrôleurs. Son âge l’approche à la retraite, tente-t-il de croire, s’il ratait ce nouveau contrôle.
« Vous ne pouvez pas l’imaginer, on est marginalisé », dit-il avec un air fatigué sous le soleil ardent de Kisangani.
« Tout est monnayé ici. Sans argent, tu ne seras pas accueilli. Ils nous prennent comme des enfants. Un petit oubli, ils te traitent comme un petit enfant », a-t-il déclaré.
D’autres pratiques de trop empêchent le bon fonctionnement du contrôle. Les manifestants dénoncent aussi des exigences non reconnues pour cette opération. D’après leur témoignage, les contrôleurs demandent le certificat de mariage, fiche et attestation des enfants, la copie originale du diplôme d’État, etc…
Chez la Gouverneure, ils ont plutôt échangé avec l’un de ses délégués. D’après ce représentant de l’autorité provinciale, les machines de contrôle sont programmées dans le temps. Ainsi, le délai de contrôle étant largement dépassé, elles se sont automatiquement bloquées. À l’en croire, une solution sera trouvée avant le jeudi prochain.