Au cœur des débats en RDC, la révision ou la modification de la constitution du 18 février 2006 fait couler encres et salives. Outre les forces politiques du pays, les organisations de la société civile s’invitent sur la table du débat. À Kisangani, Me Prince — Héritier Isomela, Président de SAUTI YA LUBUNGA prend les devants et livre ses impressions.
Dans un échange avec la presse ce mercredi 20 novembre 2024, Héritier Isomela démontre pour sa part que la révision de la constitution n’est pas un péché ni moins une infraction. Il fonde son argumentaire sur l’article 218 de la constitution et sur le fait que cette loi fondamentale du pays est l’émanation de toutes les forces politiques et civiles d’où elle peut avoir des modifications si toutes ces forces se mettent d’accord sur plusieurs aspects ayant trait à la vie quotidienne et à l’évolution du pays.
« Dans notre pays, nous n’avons pas de difficultés de textes, nous les en avons. Des textes rédigés par des éminents professeurs et différents experts chevronnés. Mais ce qui pose problème c’est l’applicabilité. L’initiative de réviser la constitution n’est pas un péché, ni une infraction parce que la constitution elle-même prévoit la révision et le mode ou la procédure de faire celà. Là vous avez l’article 218 qui tranche sur ça », a-t-il indiqué.
Toutefois, Isomela soulève des cas précis et exceptionnels dans lesquels, la constitution peut-être réviser. Selon lui, l’article 219 présente certains aspects qu’il faut en tenir compte lorsqu’on veut réviser la constitution. « On ne peut pas réviser la constitution, lorsque nous sommes dans un état de siège, dans un état de guerre, dans une période où le parlement est dans l’incapacité de se réunir, etc donc voilà des dispositions constitutionnelles qui donnent la possibilité ou non de réviser la constitution »., a-t-il soutenu.
Réviser la constitution, pour quel intérêt ?
Pour le Président de SAUTI YA LUBUNGA, le problème n’est pas de réviser ou non la constitution, c’est la motivation de réviser cette constitution. Il s’interroge si la révision constitutionnelle pourra concourir à l’intérêt général de la population congolaise. Il pense que ce qui interresse actuellement la population, c’est le Social, la sécurité, le développement.
« Si les uns pensent que réviser la constitution doit répondre à l’intérêt général, c’est pas un problème. On doit réviser la constitution, mais si les autres pensent aussi pensent que c’est pas pour l’intérêt du peuple, on doit se pencher alors sur la construction et au développement du pays. C’est l’intérêt général qui doit primer », insiste Isomela.
Extrait de son interview en intégralité sur KIS24 : Cliquez ici :