Le Groupe Lotus, une organisation congolaise non gouvernementale de défense des droits humains basée à Kisangani, organise du lundi à ce mardi 01er octobre 2024, au centre de Pastorale de l’église Catholique, une riche table ronde provinciale réunissant les défenseurs des droits humains et les autorités publiques de la province de la Tshopo.
Au menu, la protection et la responsabilité du défenseur des droits de l’homme en République Démocratique du Congo. D’emblée, pour ce premier jour, le thème principal a permis aux participants de cerner les particularités, les forces et les faiblesses de la loi Nº 23/027 du 15 juin 2023 relative à la protection et à la responsabilité du défenseur des droits de l’homme, adoptée en RDC. Il a été aussi question d’étudier la possibilité d’avoir un édit provincial portant protection des DDH dans la Tshopo, à l’instar du Nord et Sud-Kivu.
Pour Dismas Kitenge, Président du Groupe Lotus, cette loi constitue une avancée positive en matières de protection des défenseurs des droits humains. Il a ainsi soulevé quelques particularités, forces et défis.
« les forces de cette loi ce qu’elle reconnaît le défenseur des droits humains d’abord, au sens large, et elle responsabilise l’État de protéger les défenseurs des droits humains, le protéger pour qu’il ne soit poursuivi pour tout ce qu’ils font, mais qu’ils soient plutôt renforcés », a-t-il dit, tout en reconnaissant qu’il y a, dans cette loi, certaines dispositions à réviser et des défis tel que liés aux moyens et mécanismes de vulgarisation.
Dans son exposé, Dismas Kitenge, Président du Groupe Lotus, s’est aussi attelé sur la situation des défenseurs des droits humains en RDC dans le cadre de l’Examen Périodique Universel. Pour Kitenge, la situation n’est pas toute rose et certaines avancées significatives sont aussi perceptibles. Il a tout de même rappelé l’importance de la Déclaration des Nations-Unies du 10 décembre 1998 sur les défenseurs des droits humains.
Dans les échanges constructifs, autour d’une table, les participants ont émis leurs recommandations. Jedidia Mabela, Directeur Exécutif de l’AJDDH, a, quant à lui, estimé que cette loi mérite des réflexions profondes autour des articles clés, car, a-t-il confié, vulgariser cette loi c’est exposer les DDH. Cependant, Pierre Kibaka, du Groupe Justice et Libération, a appelé l’assistance à la vigilance, car, « la loi existe, mais les mécanismes ne sont pas encore en application », a-t-il soutenu.
Dans la même perspective, la deuxième journée de cette rencontre se poursuit ce mardi 01 octobre 2024 et est consacrée à l’approfondissement et l’enrichissement de la proposition d’Édit provincial par des experts du Groupe LOTUS. À l’issue, un comité de suivi des recommandations de la table ronde sera constitué et des mesures d’accompagnement des défenseurs et des journalistes en insécurité seront prises dans la province de la Tshopo.
En organisant cette table ronde, le Groupe Lotus et les défenseurs des droits de l’homme ont cherché à contribuer au renforcement du partenariat efficace entre les autorités provinciales et les défenseurs des droits humains, à la sécurité et la protection des défenseurs des droits humains et des journalistes dans la province de la Tshopo. Ainsi, ils ont ensemble identifié les causes d’insécurité des défenseurs des droits humains et des journalistes dans la Tshopo, et ont enrichi la proposition d’édit provincial de la législature passée sur la protection des défenseurs des droits humains.
Notons que plusieurs défenseurs et membres des organisations de Défense des droits humains sont venus des territoires et de la ville de Kisangani. Cette table ronde a été autant inclusive avec la participation des journalistes mais aussi des autorités militaires et politico-administratives dont le Gouverneur de province représenté par son Dircaba, Me Jean-Bedel Masombola, du maire de la ville représenté, du chef de Division Provinciale des Droits Humains, de la CNDH, de la DGM, de l’ANR, des inspecteurs de la police judiciaire, des acteurs et activistes pro-démocratie et des DH, etc.