Alors que les regards des Boyomais sont penchés sur les prochaines élections des gouverneurs et la possible territoriale, Sébastien Mulamba avec une équipe des journalistes de Kisangani ont choisi de consacrer leur dernière enquête avant 2022 sur l’étonnante vente d’une partie du marché urbain de Kisangani.la trajectoire du vendeur et ses protecteurs, la destination du fond et le démantèlement d’un réseau des mafieux autour de cette autre source des revenus pour la ville de Kisangani
Comment Wawina Solomo est-il parvenu à décider de la vente et passer à son exécution ? Comment s’est déroulé l’opération ? Qui est le témoin principal ? Pourquoi le silence du maire de ville ? Grâce au travail fouiné des enquêteurs, quelques éléments ont permis aux journalistes de retrouver la piste des complices dans ce complot aux allures d’une société secrète qui appauvri la ville de Kisangani.
Cet article a été publié pour la première par KisanganiNews
Après une longue enquête réalisée en synergie avec une équipe de journalistes boyomais couvrant la période du 05 au 25 novembre 2021, nous avons abouti au résultat qui confirme la vente d’une partie de l’ilot I du marché urbain par le Maire de la ville de Kisangani Jean-Louis ALASO Boselekolo en complicité harmonieuse avec son gérant, Jean de dieu Wawina Solomo.
En effet, depuis un temps, il est devenu une habitude dans la ville de Kisangani de coller à chaque évènement, les bévues du Maire de la ville et/ou des responsables des ETD au gouverneur de province.
Le dernier cas en date est sans nul doute celui qui fait couler encre et salive, il s’agit, vous vous en doutez de la vente illicite ou non, d’un espace à l’Îlot I du Marché Central de Kisangani.
Après avoir suivi ce feuilleton, il se dégage que les déclarations faites ça et là, partant du Maire de la ville , Jean-Louis Alaso jusqu’aux occupants actuels de cet espace en passant, bien entendu, par l’administrateur gérant dudit marché, les déclarations, il faut le préciser, sont teintées des contre-vérités et des à peu près.
De la vérité
Pour permettre à l’opinion de disposer de toute la vérité sur ce dossier très sale, il a paru utile à notre équipe de mener des investigations sur cette nébuleuse avec toute célérité afin de dénicher toute la lumière sur laquelle l’obscurité a voulu prendre le dessus.
Au terme de ces investigations, la vérité est très loin de ce qui se raconte du côté du gérant qui a pris l’option d’éblouir l’opinion en multipliant les déclarations à la presse.
Lors de sa sortie médiatique du samedi 20 novembre dernier, le gérant Wawina Solomo a gravement menti l’opinion. Et, partant de sa déclaration juste après la descente du Gouverneur ad intérim, Maurice Abibu Sakapela au lieu à problème, une certaine opinion avait commencé à crier à une complicité de ce dernier dans cette mafia et cette escroquerie notoires, abusives, caractérisées et très bien organisées.
La vérité est telle que si le gérant fait croire à l’opinion que ce sont les occupants actuels qui vendent des portions d’espace aux Nande, il est tout de même urgent d’affirmer et confirmer que le Maire et son Gérant ont, eux aussi, vendu la valeur dimensionnelle de 33 mètres pour un coût de 27.500 Usd à monsieur Mumbere, un commençant Nande de grande renommée vivant dans la ville de Butembo, en province du Nord-Kivu, par le truchement d’un certain nommé Mashini/Mughisa.
Pour étayer des preuves, le Maire de la ville de Kisangani a signé un contrat d’occupation précaire, après réception de cette somme de 27.500 usd payés en deux tranches, soit 7.500 pour la première tranche et 20.000 usd pour la dernière tranche, alors qu’il n’y a pas encore un arrêté provincial portant désaffectation et/ou affectation de cet espace.
Si les deux peuvent dire à la population si ce n’est pas une vente, c’est alors un gage ?
Mafia organisée !
Les 33 mètres ainsi vendus représentent la valeur de 11 portes, en raison de 3,3 mètres par porte.
Au jour d’aujourd’hui, le nouveau propriétaire de l’espace ne sait pas accéder à sa concession en dépit de sa pression et des promesses plusieurs fois reportées lui faites par le Maire de la ville et le gérant, dont la dernière en date était fixée au samedi 20 novembre 2021 à 15 heures locales, une dernière faite au commissionnaire Mughisa à notre présence dans le bureau du gérant, après l’avoir convaincu d’ériger simplement un hangar en bois de coffrage après démolition des étalages des vendeurs des ketchs, l’opération qui avait du reste échoué.
Saisi de la situation des troubles des occupants de cet espace à la suite de démolition de leurs étalages et l’interdiction d’accéder à leurs lieux de vente, le gouverneur a.i avait effectué une descente sur terrain au Marché Urbain pour s’enquérir de la situation.
Sur place, Maurice Abibu Sakapela avait ordonné l’arrêt des travaux de démolition des étalages et le retour impératif, sans condition de chacun des vendeurs à son endroit habituel.
Quel est le bénéficiaire réel de cet argent
Ce qui est étonnant et surprenant dans cette nébuleuse, ce sont les raisons diversement avancées par le Maire et son Gérant pour justifier la destination du butin.
Si pour le Maire Alaso, cet argent avait servi à résoudre le problème qu’il avait à Kinshasa notamment son dossier judiciaire qui l’oppose à son adjoint pour un coût de 15.000 usd et sa contribution à la célébration de la journée de BASE de l’UDPS, parti présidentiel pour un montant de 5.000 usd. Drôle d’affaires de gros sous !
De son côté, le gérant justifie cette somme par le besoin pressant qui animait son chef, celui de payer les agents de la Mairie.
Curieusement, selon les résultats des investigations menées, aucun agent de l’Hôtel de ville n’est payé à ce jour. Où est donc parti cette bagatelle somme 27.500 usd perçue indûment auprès de monsieur Mumbere ? Qui dit vrai entre le Maire et son Gérant ?
La boîte à Pandore
À l’égard des pressions, pour masquer le gouverneur afin de taire ce dossier de 27.500 usd, la petite stratégie est de convaincre ce dernier à signer l’arrêté de désaffectation et/ou affectation de cet espace pour la réussite de leur plan avec promesses de construire en faveur du Gouverneur intérimaire 2 portes. Pire diversion teintée de tentatives de corruption pour cloisonner, peut-être l’autorité provinciale.
Au même moment, c’est l’espace Bolongue qui est convoité et constitue actuellement la prochaine cible et dont les démarches seraient déjà très avancées avec la même stratégie.
Pourtant, aménagé par son prédécesseur pour constituer un funérarium, cet endroit est devenu aujourd’hui une terrasse alors que la ville de Kisangani ne dispose d’aucun funérarium. Triste réalité !
Les mensonges ?
Comme si cela ne suffisait pas, le Gérant raconte à qui veut l’entendre qu’il aurait la bénédiction de la femme du Gouverneur a.i, avec qui il a eu un long entretien pour cette fin, un week-end à l’Espace Kidrid au bord du fleuve dans la commune Makiso. À l’occasion, Il lui aurait remis la somme de 150 usd, l’équivalent de 300.00 francs congolais comme frais de transport. C’est grave !
En définitive, le Maire de la ville de Kisangani et son Gérant doivent savoir dire la vérité à la population. Cette vérité est qu’ils ont effectivement vendu une partie de l’Îlot I du Marché Central de Kisangani à 27.500 usd à monsieur Mumbere à qui ils doivent soit restituer l’argent, soit lui permettre d’accéder à son domaine.
Du côté hôtel, tout en reconnaissant les faits, le Maire de la ville nous a laissé entendre qu’il se passait des magouilles qui l’échapperaient et charge son comité de gestion du marché urbain.
Selon toujours des nombreuses sources dans le couloir de la Mairie qui collaborent avec une affirmation « gratuite » du Maire de la ville qui nous a accordé un entretien à ce sujet dans son bureau de travail, le Gouverneur a.i de la Tshopo, Maurice Abibu Sakapela serait entrain de faire semblant alors qu’il aurait eu sa part du montant.
Pendant ce temps, au gouvernorat, le porte parole du gouverneur a.i promet de réagir.
La vente de l’îlot 1 était aussi caractérisée par les mêmes méthodes et stratégies, même si elle avait la bénédiction réelle de l’ex-gouverneur.
Dossier à suivre !