Le peuple insulaire Enya est célèbre par la pêche, profession intergénérationnelle. Cette population se classe aux côtés des Kumu et Mbole, comme autochtones de Kisangani. Elle est l’adresse et le symbole de Kisangani, par les cascades du fleuve Congo appelées chutes Wagenia.
Les Enya, comme tout peuple autochtone, ont été considérés comme « un peuple vaurien ». Léon Albéric Kanga qui le dit pense que « son peuple a découvert en retard le chemin de l’école ». Léon Kanga, 88 ans, est l’un des plus âgés de la communauté Enya. Son français et sa mémoire ne souffrent pas de la vieillesse. Il se rappelle de tout, comme si c’était hier.
« Nos ancêtres ne voulaient pas que les enfants puissent aller à l’école. Ils s’opposaient », a-t-il dit dans une interview à KIS24, ce vendredi 09 août 2024, qui est la journée internationale des peuples autochtones.
« les gens qui travaillaient chez les Pakistanais ou chez les Belges, venaient le soir emprunter les poissons ou même l’argent chez les Wagenia. Alors un Mugenia digne de ce nom ne voulait pas que son enfant parte à l’école », témoigne-t-il.
Léon Albéric Kanga, lui-même, pour aller à l’école, il lui a fallu fuir le toit parental. Secrétaire et Sténographe, Proche de Lumumba, Administrateur de Territoire, Agent de l’État sous le Recteur Ngonda, il représente « le bon » qui sort de la communauté Enya. 2024, il n’est pas le seul intellectuel Enya au service de la communauté Boyomaise.
« Actuellement, les Wagenia produisent dans toutes les Facultés des Universités. Partout, les Wagenia qui sont là comme diaspora, sont des intellectuels bien faits. On s’est réveillé après, maintenant nous allons bien », se réjouit-il.
Léon Kanga a fièrement cité : le feu Professeur Mangubu, les Professeurs Sabiti et Abuka, le Député honoraire Samuel Simene, etc. « Et dans tous les domaines, les Wagenia s’y trouvent » a-t-il conclu.