Ce lundi 5 mai 2025 à Kisangani, le Mouvement Rien Sans les Femmes (RSLF) a présenté, devant le Chef de la Division de l’administration publique, des acteurs de la société civile et politique, les résultats d’une étude sur « les violences sexistes dans les sphères politique et administrative : Obstacles à la participation des femmes aux sphères décisionnelles » menée dans 11 points de coordination de ce mouvement depuis 2023.
Claudine Bela, Activiste de Droits Humains et Point Focal du Mouvement Rien sans les femmes dans la province de la Tshopo, qui a facilité la présentation des résultats, a affirmé que cette étude a permis à cette structure féminine de desceller les obstacles à la participation équitable des femmes aux sphères décisionnelles.

« Nous venons de faciliter la session de diffusion des résultats de l’étude que « Rien sans les femmes » avait mené sur les violences sexistes dans les sphères politique et administrative. De cette étude, on a descellé les obstacles à la participation équitable des femmes aux sphères décisionnelles », a-t-elle dit.
Pourquoi cette étude ?
Le Mouvement « Rien sans les femmes » qui lutte pour la participation équitable des femmes aux sphères décisionnelles voulait, à tout prix, connaître ce qui se passe dans les milieux professionnels et surtout ce que les femmes subissent comme violence sexiste.
« C’était vraiment important pour nous de savoir ce qui se passe dans les milieux professionnels. Qu’est-ce que les femmes qui sont dans l’administration et la politique subissent comme violence sexiste », a fait savoir Claudine Bela.
Des résultats
Le Mouvement « Rien sans les femmes » considère les violences sexistes comme toute inégalité, toute violence subie par une personne en raison de son sexe. Après les enquêtes dont les femmes ont participé à plus de 70%, l’étude a montré que les violences sexistes existent réellement dans les milieux de travail et les femmes en sont généralement victimes.
« Les femmes qui ont été consultées et interviewées pendant les enquêtes, ont prouvé qu’effectivement il y a des violences sexistes dans les sphères politique et administrative. Ces violences se traduisent par exemple par des propos discourtois, des insultes à l’égard des femmes qui travaillent dans ces milieux. Il y a aussi des cas de violences sexuelles qui sont commises sur des femmes mais aussi sur des hommes. Il y a des préjugés, des pesanteurs socioculturels, et autres ».
Des pistes de solutions

L’étude a proposé quelques voies de sortie relatives au problème de violences sexistes dans les sphères politique de administrative.
« Il y a des voies de sortie qui ont été proposées. Ce sont entre autres : la vulgarisation des différents instruments juridiques portant sur la promotion et la protection des droits des femmes. Il faut une éducation civique et électorale et aussi la sensibilisation des communautés au changement de comportement parce que jusqu’aujourd’hui il y a des communautés qui pensent que les femmes ne connaissent rien, les femmes ne sont rien et les femmes ne peuvent rien apporté dans la société ».
Menée il y a deux ans, le document de cette étude fait partie des innovations du travail mené par le Mouvement « Rien sans les femmes » dans le cadre de la mise en œuvre du Projet « Tufaulu Pamoja » qui signifie en français « Réussissons ensemble », un projet lancé depuis 2020 et mis en œuvre par Rien Sans Les Femmes, avec l’appui financier de l’Ambassade de Suède à travers CAFOD.
Lors des échanges de ce jour, les participants ont senti le besoin de réunir encore des acteurs politiques et ceux de la société civile pour un examen approfondi de ce document afin de dégager les priorités de la Province de la Tshopo et planifier les actions qu’ils peuvent mener localement.
« Rien sans les femmes » est un mouvement intergénérationnel qui a vu le jour depuis 2015 et est implanté dans toutes les 26 Provinces de la RDC. Il milite pour la représentation égalitaire des hommes et des femmes dans la sphère décisionnelle par le moyens des activités d’intérêt général, les sensibilisations communautaires et les plaidoyers à tous les niveaux.
Ce mouvement tire sa naissance de l’article 14 de la Constitution de la RDC qui aborde la question de la représentation équitable de la femme au sein des institutions nationales, provinciales et locales.