Kisangani le miroir de l’oubli national autrefois symbole de grandeur, est aujourd’hui le reflet tragique d’un Congo qui oublie ses propres fils. Une population déjà accablée par la pauvreté doit maintenant faire face à un litre d’essence à 7 000 FC, des denrées alimentaires hors de prix, une insécurité galopante, et l’absence d’électricité depuis près d’une décennie. L’eau potable, les routes comme la RN4, les infrastructures sanitaires : tout est dans un état de délabrement honteux.
Depuis des années, les gouverneurs se succèdent sans solutions, alors que gouverner, c’est prévoir. Et pourtant, à chaque annonce présidentielle, comme par magie, tout semble se rétablir : l’eau coule, l’électricité revient. Doit-on être visités pour exister ?
Le Congo n’est pas qu’une capitale ou des grandes villes. Kisangani, Buta, Isiro, Nyanya, Isangi, ce sont aussi des cœurs qui battent pour la nation. Si nos dirigeants continuent d’ignorer ces réalités, alors c’est l’âme même du Congo qu’ils trahissent. Gouverner sans justice, c’est condamner un peuple. Kisangani attend, et le silence n’est plus une option.