Le harcèlement sexuel est une pratique qui a, de plus en plus, pris de l’ampleur inquiétante dans le monde universitaire. Les étudiantes et sans omettre catégoriquement les étudiants sont des premières victimes de cette réalité malcommode.
C’est dans cette option que le GRAPFF qui est un Groupe de Réflexion et d’Actions pour la Promotion des Droits de la Femme et la jeune Fille, basé à Kisangani, vient de lancer, ce jeudi 30 mars 2023, à l’ISC/Kisangani, un projet innovent au bénéfice des ces dernières afin de tenter d’enrayer ce fléau dans les milieux universitaires. Ce projet intitulé « Tous pour la lutte contre le harcèlement sexuel dans le milieu universitaire » constituera dorénavant un cheval de bataille pour le GRAPFF dans le cadre du programme Voix et Leadership des Femmes, mis en œuvre par le Centre Carter, grâce à l’appui financier des affaires mondiales du Canada.
D’après Albertine Likoke, coordinatrice du GRAPFF, ce programme va être implémenté dans toutes les institutions supérieures et Universitaires avec comme objectif d’amener les étudiantes ou les victimes à dénoncer le cas d’harcèlement sexuel qu’elles subissent. Cependant, le choix de l’Institut Supérieur de Commerce s’explique par le fait que cette dernière regorge un nombre élevé des filles étudiantes. À l’occasion, elle a annoncé qu’une cellule d’écoute sera installée dans cet établissement en vue de recueillir toutes les informations crédibles sur le harcèlement sexuel pour les dénoncer et les transférer à qui de droit afin de sanctionner les auteurs.
« Le projet va se dérouler à plusieurs activités. Nous allons sensibiliser sur les violences basées sur le genre (VBG) et les IST, ainsi que l’implantation d’une cellule d’écoute et d’accompagnement des cas d’harcèlement sexuel. Avant l’installation de cette cellule, il y aura une formation de renforcement des capacités de l’équipe qui va être mis en pied pour recevoir les cas. Et l’ISC a accepté de nous donner cet espace qui va fonctionner pendant six mois selon la durée du projet et nous aurons dans l’équipe les experts cliniciens, les avocates, les activistes des droits humains, et une représentation des étudiants, etc. On va aller dans d’autres institutions qui vont nous accepter afin de capitaliser le projet », a confié Albertine Likoke à KIS24.
À elle d’ajouter que ce projet prévoit aussi la prise en charge psycho-sociale des étudiantes victimes ou les personnes victimes. Le centre Alwalid par exemple sera d’utilité pour accompagner les victimes identifiées. Ce projet émane des plusieurs alertes sur des cas d’harcèlement sexuel dans différentes institutions.
« Si nous avons monté ce projet, c’est parceque nous avons reçu des étudiantes qui ont subi ces cas d’harcèlement sexuel et ont même changé des facultés. Elles nous ont encouragé pour monter ce projet », a-t-elle signifié.
De son côté, le Recteur de l’UNIKIS et Président de la conférence des établissements de la Tshopo, le Professeur Jean-Faustin Bongilo, a manifesté son soutien indéfectible à ce projet. D’après lui, « la violence basée sur le genre dans toutes ses formes doit être bannie dans le milieu universitaire considéré comme une lumière de la société », a-t-il dit, tout en appelant les étudiantes à faire montre de responsabilité en dénonçant ces cas, bien au début.
Même leitmotiv pour le Directeur Général de l’ISC/Kisangani, le Professeur Jacques-Riverain LOFEMBA de soutenir ce projet qui se veut innovent. À l’en croire, ledit projet rencontre son combat amorcé dès sa prise des commandes celui résumé à « NON aux relations amoureuses entre Étudiant et Professeur ».
Il sied d’indiquer que ce projet sera mis en œuvre pendant six mois dans la ville de Kisangani. Plusieurs acteurs contre les VBG notamment le ministère du genre, l’ONG Congo En Images, AFIA MAMA, etc ont pris part active à cette cérémonie du lancement devant plus de 1.000 étudiants de l’ISC Kisangani.
Il faut noter que le harcèlement sexuel est le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou des comportements à connotation sexuelle qui, soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.