C’est officielle. La grève générale et illimitée a été déclenchée mercredi 05 janvier 2021 dans les établissements de l’enseignement supérieur et universitaire de la Tshopo. Comme partout en RDC, les professeurs voire des assistants et chefs de travaux de la Tshopo ont décidé de sécher les activités demandant ainsi au gouvernement d’améliorer notamment leurs conditions sociales.
C’est une énième grève enclenchée à quelques jours de la fin de l’année académique 2021-2022 laissant des étudiants non délibérés et sous impatience. Face à un imbroglio installé à l’ESU, Kis24.info est allé à la rencontre des étudiants de Kisangani afin d’avoir leurs avis entre la raison et le superflu de la tenue de cette grève.
Voici le reportage complet :
Au campus central de l’université de Kisangani, plusieurs étudiants approuvent la démarche entreprise par leurs enseignants. C’est le cas d’Esther LISALAMA, étudiante en deuxième de licence en Droit. « ce sont des parents et ont des enfants à scolariser, et beaucoup de charge alors. C’est ainsi qu’en se mettant à la place des professeurs, la grève est une bonne chose pour que l’Etat congolais soit interpellé », a-t-elle dit.
À quelques mètres d’elle se trouve Peter Tetunabo, étudiant à l’Université LUMUMBA. Dans cette même logique d’idée, lui pense que les professeurs ne sont les seuls à avoir raison dans cette situation. « Même nous étudiants, on est déçu de notre partenaire qui est l’Etat congolais. Des promesses fallacieuse qu’on a reçu toute l’année écoulée : l’internet gratuit. Apres là, rien de spécial n’a été fait pour appliquer cette loi. Alors, si nous, étudiants, sommes aussi blessés par l’Etat dans la gestion du secteur de l’ESU, à plus forte raison, les sont les professeurs ! », pense cet étudiant et fervent militant pro-démocratie.
Bien que soutenant cet arrêt de service, « les étudiants sont le plus perdants », avance l’étudiant Prince Assani de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines. Il s’est servi des difficultés de l’année académique 2020-2021, dont les interruptions ont été liées au covid-19 et quelques fois par l’absence de certains professeurs. Pour lui, les conséquences ne pèsent que sur les étudiants.
« C’est vers la fin que nous serons super chargés. Ça ne nous permettra pas de bien assimiler les cours et de très bien passer les examens », regrette-t-il.
Esther Lisalama, elle, pense que tout ce qui se passe concourt à l’échec des étudiants. Appuyés par plusieurs autres étudiants, les interlocuteurs de Kis24 appellent le gouvernement à la responsabilité.
Pour sa part, Judith FURAHA, étudiante en Droit, demande au Ministre de l’ESU d’accélérer les négociations avec les grévistes pour éviter la prorogation de la grève. Prince Assani, lui invite les enseignants à la compréhension du contexte actuel. « Ce sont les dernières activités de l’année passée. Qu’ils nous libèrent d’abord et là, ils peuvent poursuivre la grève », a-t-il argué.
Il sied de rappeler que cette grève déclenchée est une décision unanime au sein des institutions de l’ESU en RDC. Si elle est initialement de trois semaines, chez les Professeurs ; les Assistants et Chef des Travaux ont décidé d’en faire une grève sèche et illimitée dans le cas où leurs revendications ne sont pas prises en compte.
Par Ruth Musana et David Gaston