Un atelier intensif de renforcement des capacités, organisé par le Réseau des Journalistes pour la Santé Sexuelle et Reproductive (RJSSR) en partenariat avec MSI RDCongo, s’est achevé ce lundi 24 mars 2025 à Kisangani, cet atelier à vu le jour hier dimanche 23 mars. Pendant deux jours, cet événement a réuni des journalistes de la province pour les outiller sur des sujets essentiels, notamment la santé sexuelle et reproductive, avec un accent particulier sur les droits des femmes et les implications du Protocole de Maputo.
Mme Bibiche Mbete, Coordinatrice Nationale du RJSSR et formatrice principale de cet atelier, a décrit les objectifs de cette rencontre : « Nous sommes venus à Kisangani pour outiller les journalistes afin qu’ils puissent mieux défendre les questions de santé sexuelle et reproductive dans leurs communautés. Ces thématiques ont des impacts réels sur la société, comme les grossesses précoces, les avortements clandestins et les infections sexuellement transmissibles, notamment le VIH ».

Les discussions ont permis d’aborder des questions de droits humains, de cadres juridiques et de sensibilisation de la population. En mettant en lumière le Protocole de Maputo, ratifié par la RDC, Mme Mbete a souligné : « Ce traité est une avancée majeure pour les droits des femmes, autorisant l’accès à l’avortement médicalisé dans des conditions spécifiques, comme les cas de viol, d’inceste ou lorsque la santé de la mère est en jeu. Mais beaucoup de femmes ne connaissent pas ces droits ».
Briser les barrières pour lutter


L’atelier a également révélé les nombreux défis rencontrés par les journalistes dans la couverture de ces sujets sensibles. Stigmatisation sociale, tabous culturels et manque de soutien des rédactions figurent parmi les principaux obstacles. Mme Mbete a expliqué : « Les journalistes font face à une réprobation sociale sur les questions de santé sexuelle et reproductive. Ce sont des sujets souvent perçus comme tabous, mais si nous n’en parlons pas, les problèmes persistent ».
Elle a également insisté sur la responsabilité collective : « Il faut dépasser les barrières culturelles et offrir une information claire et crédible à la population. Les médias jouent un rôle central dans l’information et la sensibilisation, mais ils ont besoin de moyens et d’accompagnement pour le faire efficacement ».

Grâce au soutien de MSI RDCongo, les participants ont été mieux équipés pour devenir des acteurs de changement dans leurs communautés. L’atelier a marqué la création du réseau RJSSR dans la province de la Tshopo, avec des représentants locaux désignés comme « champions » des questions de santé sexuelle et reproductive. Mme Mbete a conclu : « Nous attendons des journalistes qu’ils sensibilisent sur ces thématiques et qu’ils œuvrent pour réduire les décès maternels dus aux avortements à risque ».
Cet atelier s’inscrit dans une série d’initiatives visant à renforcer la capacité des médias à traiter des questions de santé publique et à encourager des discussions ouvertes et informées dans les communautés.