Récit et témoignage de Serge Mayani SINDANO
La ville de Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, se veut approvisionnée par les dessertes agricoles et plus particulièrement la Route Nationale Nº4 (RN4), liant la Tshopo aux deux provinces sœurs. Chaque jour, des hommes et femmes se donnent la force et le courage afin de répondre tant mieux soit peu aux besoins alimentaires d’une très vaste population.
Cependant, la circulation leur semble difficile et décourageante car d’un côté l’impraticabilité des routes et de l’autre, les tracasseries multiples, soit par des services étatiques, soit par des agents ou desdits « ayants droit ».
Tracasserie sur la RN4, une source de découragement
Que se passe-t-il sur mon schéma en me rendant au champ situé au point kilométrique 40 sur la route ituri au-delà de 7h ?
Au-delà de 7h du matin la circulation n’est pas libre. Des fois, ils faut se réveiller à 4h pour s’assurer d’un voyage paisible au milieu de l’insécurité et autres défis. Les agents affectés aux différents postes de contrôle n’y sont que pour la récolte d’argent. Le contrôle n’est que slogan.
Au point kilométrique 13, par exemple, l’aller est libre pour tout le monde, c’est le retour qui est un désastre. Des soldats exigent 2.000 francs à chaque Moto se rendant à Kisangani. Revenant du champ et sans argent transportant de vivres sur ma moto, je suis obligé de passer au moins une heure à moins que les militaires n’en décident autrement. Parfois manquer cet argent constitue pour les militaires un acte de désobéissance allant jusqu’à une menace d’être tiré dessus. Même calvaire au point kilométrique 23.
Au pk17, régulier ou pas, la PCR arrête tout le monde pour une libération sur paiement allant de 1000 francs jusqu’à 50000 francs; une forme de corruption ? … La situation est la même en aller comme en retour.
Pk 23, le pire des cauchemars…
Ici, plus d’un service demande chacun une rançon. Les agriculteurs et usagers commerciaux tel que les taximen mêlés, les cultivateurs se retrouvent en énorme difficulté. On leur exige de l’argent pourtant allant ou sortant du champ, on ne peut qu’avoir des outils d’agriculture, soit les produits champêtres.
Les agriculteurs sont obligés de passer ainsi un long moment aux différentes barrières car ne sachant pas à quel saint se vouer.
Le respect du paiement de tous ses frais illicites vaut à plus ou moins 12000 francs pour les cultivateurs sur moto et manquer ces frais vaut à une perte des plus ou moins 3 heures de temps aux barrières.
L’agriculteur n’aurait-il pas de privilèges quelconque ?


Il est découragé jusqu’à abandonner les vivre dans les champs. Pourtant une grande population en a besoin à Kisangani.