Dans la province de la Tshopo, une réalité troublante s’est immiscée dans le quotidien des habitants. Le comportement des autorités y révèle une dynamique pernicieuse, où l’engagement envers le service public semble s’éveiller uniquement lors des visites du chef de l’État.
À ces moments-là, une métamorphose surprenante s’opère : « les rues sont nettoyées, les infrastructures réparées, et une effervescence soudaine s’empare des bureaux administratifs. » Une agitation presque théâtrale qui souligne une préoccupation exclusive pour les apparences, au détriment des véritables besoins des citoyens, écrit l’activiste Lambert BAKONDA, dans un tribune publiée sur les réseaux.
Les habitants, témoins de cette mascarade, éprouvent un profond dédain à l’égard de ces autorités. « Ces dernières semblent davantage préoccupées par l’image qu’elles renvoient que par le bien-être de la population. » Celà soulève une question essentielle : que reste-t-il de l’éthique du service public lorsque celui-ci n’est pas une préoccupation continue mais un spectacle orchestré pour satisfaire les égos au pouvoir ? S’interroge-t-il.
Le constat est accablant : « Les services publics, en panne le reste de l’année, ne se manifestent qu’en réponse à la pression hiérarchique.
Selon ce dernier, ce constat met en exergue une loyauté perverse, où le véritable engagement des autorités n’est pas envers le peuple, mais envers un système hiérarchique qui privilégie la façade. Une telle attitude risque de plonger la province dans une stagnation durable, où les services n’évoluent qu’à l’ombre des visites officielles.
Ce constat ne devrait pas être qu’un simple sujet de désillusion. Les citoyens de la Tshopo ont le droit de réclamer un changement. Si les priorités de ceux qui sont censés servir la communauté sont plus tournées vers le pouvoir que vers le peuple, alors il est impératif de dire « stop ». Comme l’exhorte Lambert Bakonda, il est temps que nous « prenons-nous en charge ». Il est crucial de rétablir un dialogue authentique entre les gouvernants et les gouvernés, axé sur des actions concrètes et un véritable engagement au service du bien commun.
Appel à la récupération de la dignité citoyenne
L’intermittence de l’engagement des autorités en Tshopo ne fait pas seulement écho à une problématique locale. Elle illustre un défi universel face lequel toutes les sociétés démocratiques devraient se mobiliser. Les citoyens méritent des institutions qui servent leurs intérêts quotidiennement, pas uniquement lors de moments figés dans le temps à l’abri des réelles préoccupations. La vigilance et l’engagement collectif doivent devenir nos boussoles pour construire une société plus juste et plus équitable.
En somme, dans le même perspective, dans un contexte où la politique se teinte souvent de grotesque, le célèbre activiste de droit de l’homme Jedidia Mabela, basé à Kisangani, lance un appel vibrant à la récupération de la dignité citoyenne.
Sur une plateforme où les mots présagent une puissance transformatrice, il déclare avec force : « À chaque fois que vous percevez minablement des miettes pour donner la santé politique aux gouvernants médiocres en allant les accueillir pompeusement, vous renoncez à votre dignité et vous cessez d’ appartenir à la catégorie des hommes normaux pour rejoindre celle des hommes minéraux. »
Cette phrase résonne comme une invitation à la réflexion, un rappel que la dignité ne se marchande pas, lance Mabela
La métaphore des « hommes minéraux », qui évoque une existence figée et sans essence, illustre parfaitement la condition de ceux qui se laissent enfermer dans cette soumission. En renonçant à nos valeurs et à notre esprit critique, nous ne faisons pas seulement le choix de l’inaction, nous abandonnons notre place parmi les êtres pensants et agissants.
Nous devenons des témoins passifs d’un système qui se complaît dans son propre échec, alors que nous avons le pouvoir de revendiquer un changement.
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Bien