Soleil ardent, implorant la miséricorde divine, les agents pastoraux et chrétiens de Kisangani ont exprimé, ce lundi 28 mars, leur amertume dûe aux massacres dans l’Est de la RDC, plus précisément en Ituri, où l’activisme des groupes armés cible atrocement des civils.
De la cathédrale de Kisangani, point d’aller, au gouvernorat, point de chute, des personnes plus âgées, des mères et pères de famille, des jeunes filles et garçons, tous chrétiens catholiques ont rempli les rues de Kisangani. Des chapelets portés en mains, les champs scandés, ces manifestants ont témoigné une prière en faveur d’un souffre-douleur.
Devant l’autorité provinciale, un mémorandum a été lu et déposé. Adressé au Président de la République, son contenu appelle à l’implication de l’autorité nationale afin de mettre un terme à l’insécurité en Ituri. Pour le vicaire général de l’archidiocèse de Kisangani, Monseigneur François Mwarabu, c’est tout le corps qui ressent la douleur, quand une partie du corps souffre.
« Nous voulons nous sentir solidaire avec tous ceux qui souffrent et implorer la sollicitude divine pour que cesse cette tragédie qui fait souffrir nos frères et sœurs », s’est-il exprimé au micro de la RTNC, donnant le sens à la marche du jour.
De l’autre côté, les manifestants ont fait preuve de conscience. À en croire leurs propos, « ne pas participer à une marche pareille, c’est justement participé à ces crimes là ».
Recevant la correspondance de l’église catholique, le Gouverneur à l’intérim a promis l’envoyer à que de droit.
« Il est dit qu’on reconnaît le vrai ami pendant le malheur, c’est ce que vous venez de manifester aujourd’hui. (…) Nous allons transmettre fidèlement le mémorandum que vous venez de lire et de déposer à qui de droit. Merci pour le contenu aussi pertinent… ».
À Bunia, la même activité aura lieu ce mercredi. La province de l’Ituri en état de siège, depuis Mai 2021, connait encore de cas graves des tueries. Pour faire face, la RDC a fait intervenir l’armée ougandaise sur son sol. À en croire les discours en provenance de cette coalition, les ADF et CODECO sont sous pression et au point de céder les armes.