« Il n’y aura plus un déguerpissement de la population avant que nous ne soyons saisi de l’affaire et les dommages seront réparés », ont rassuré les autorités provinciales à la population de la cité de Lupia, très rougie de colère après un déguerpissement forcé.
Recit des faits
Après de très vives tensions et une panique de taille observées dans la contrée du point kilomètrique 6 et 7 sur la route Bangboka, les autorités provinciales, administratives et militaires sont descendus sur le lieu, jeudi et vendredi 18 août 2023, pour appeler la population au calme. La tension est montée depuis le mercredi 16 août dans ce coin. Ils s’observaient des mouvements de soulèvement populaire à la Cité Lupia, dans le très proche voisinage de la paroisse Saint Paul de Kibibi.
La cité Lupia est une entité habitée à masse dépuis 2009 et logeant aujourd’hui une population estimée à plus de 4.000 habitants sans compter les enfants et adolescents.
Une étendue de près de 500m² serait une propriété privée à un individu dont le nom est inconnu et ce dernier se réclame la récupération de sa propriété déjà loyalement, légale, dûment acquise par la population depuis plus d’une décennie.
Après deux antérieures déstabilisations des populations, s’en est suivi une troisième à laquelle la population a dit « assez ». Des échauffourées entre la police nationale congolaise et la population de la cité Lupia ont suivi les actes « ignobles » posés aux paisibles habitants. Au total 6 maisons démolies, un hôtel et une école. La population n’est pas restée langue clouée, c’est le cas d’une veuve victime qui exprime sa colère.
« Nous avons longtemps vécu ici et avons été secoué mais cette fois ça en est allé loin. Veuve de mon état avec mes enfants, orphelins, nous retrouvons aujourd’hui à la belle étoile, sans abri. Nous ne savons où aller », a-t-elle déploré .
Même expression de désolation pour un taximan qui a réagi à KIS24. « Je suis taximan, je n’ai pas de parents mais j’ai une famille à laquelle il faut veiller. J’ai travaillé péniblement pour acquérir ma parcelle mais aujourd’hui je me retrouve délogé et ma maison démolie ».
Et d’ajouter : « je vis ici depuis 2012, c’est la troisième secousse qui m’est faite et aujourd’hui ma maison est à terre. J’ai déjà plusieurs fois été mis aux arrêts mais j’avais toujours raison. Aujourd’hui comme par miracle me voilà déguerpi, je pense que notre justice est corrompue à ce stade de prendre cette décision inhumaine. Nous avons des documents pour nos parcelles et nous en jouissons pleinement les droits…».
Ouf de soulagement
Comme toute bonne mère, ayant appris avec émoi la situation vécue par ses compatriotes habitant la cité Lupia, la Gouverneure Madeleine Nikomba a écourté son séjour à Kinshasa après seulement 48h, pour venir rassurer ses compatriotes de ce coin de la ville de Kisangani.
Tout en déplorant la manière inhumaine de l’exécution de la décision judiciaires qui a conduit même à la démolition des infrastructures scolaires et hospitalières, elle a rassuré que celles-ci bénéficieront d’un appui du Gouvernement Provincial pour leur remise en état.
Elle a promis de s’impliquer personnellement pour tirer cette situation au clair afin que sa population retrouve la quiétude et a en outre assuré la prise en charge médicale des victimes hospitalisées avant de se séparer avec ses compatriotes dans une ambiance de convivialité.