Ce lundi 05 juin 2023 a marqué le début inoubliable de la guerre tragique dite de 6 jours entre deux armées étrangères sur le sol martyr de Kisangani, du 5 au 10 juin 2000. 23 ans après ces avalanches d’obus qui ont fait plus de 1.000 morts inopinés, des blessés perceptibles à ces jours et des maisons fortement détruites, la ville Boyomaise crie toujours et encore justice et réparations.
Dans un tweet posté sur son fil en début de la soirée de lundi, le Prix Nobel Denis Mukwege s’illustre à un homme éploré et qui continue à partager la douleur qui écume des milliers de famille jusqu’au jour d’aujourd’hui. Bien plus, l’homme qui répare les femmes regrette que ces armées étrangères dont celle d’Ouganda et du Rwanda poursuivent leur interventionnisme armé dans le pays de Lumumba.
Kisangani #GuerreDes6Jours: 23ans après, nos pensées vont aux victimes & à leur famille qui ont soif de justice et de réparations. Pourtant, le Rwanda et l’Ouganda poursuivent leur interventionnisme armé, les atteintes à la souveraineté et à l intégrité et le pillage des ressources de la RDC », a-t-il lancé.
La guerre des six jours est une succession d’affrontements meurtriers entre l’armée ougandaise et rwandaise à Kisangani du lundi 5 au 10 juin 2000 en République démocratique du Congo durant la deuxième guerre du Congo. Selon le groupe Justice et Libération, une association des droits de l’homme basée à Kisangani, les affrontements causèrent environ 1 000 morts et au moins 3 000 blessés dont la majorité dans la population civile[1]. L’évènement est nommé « guerre des six Jours » car il a duré six jours mais aussi parce qu’il a duré du 5 au 10 juin comme la guerre des Six Jours entre Israël et la Ligue arabe en 1967.
Kisangani, autrefois théâtre de la guerre
La ville de Kisangani avait déjà subi des affrontements entre les troupes rwandaises et ougandaises en août 1999 et le 5 mai 2000. Mais les affrontements de juin 2000 furent les plus meurtriers et ont sérieusement sinistré une grande partie de la ville de Kisangani avec de 7 000 à 10 000 obus tirés.
Venues principalement contrôler les richesses minières de la région, l’Armée patriotique rwandaise (APR) et l’Uganda People’s Defence Force (UPDF) ont également détruit ou endommagé un grand nombre de bâtiments (habitations, résidences, hôpitaux, espaces publics, commerces et lieux de culte) dont la centrale hydro-électrique de la Tshopo, l’Institut Lisanga et la cathédrale Notre-Dame.
D’autres séquelles et victimes subsistent de la guerre des six jours comme des personnes mutilées, des orphelins et des femmes violées ayant assistées à la mort de leurs maris et aux enlèvement de leurs enfants.
Une vingtaine d’années plus tard, les victimes congolaises de ces tragiques événements demandent réparation. Le médecin congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, tient à ce que les préjudices causés soient réparés et plaide pour l’établissement de mémoriaux, d’un tribunal international pénal pour la RDC accompagnés de réformes profondes des secteurs concernés.