Depuis plus de 10 ans, des matériels destinés à la réhabilitation de la cimenterie de Maiko, un projet qui pourrait créer plus 2000 emplois, dans la province de la Tshopo ne sont jamais arrivés en destination finale. Ces matériels, repartis en 120 contenaires, selon les informations parvenues à Kis24.info, sont stockés au port de l’ex ONATRA à Kinshasa, la capitale congolaise. Cependant, au cours d’un joli coup de filet réalisé par les députés provinciaux de la Tshopo, seuls 23 ont été retrouvés. Une découverte à la fois alarmante et accablante qui suscite des vives réactions.
S’agit-il d’un détournement avéré ou d’une simple alerte sur un quelconque détournement ? Suspens mais rien n’est à affirmer pour l’heure. Toutes fois, selon les informations relayées par la Radio Okapi, au moins 97 contenaires d’équipement destinés à la réhabilitation de la cimenterie de Maiko sont portés disparus à partir de Kinshasa. Plusieurs confirment cette information. Cependant, Firmin Yangambi, l’un des leaders politiques de la Tshopo et fervent défenseur des droits humains n’y va pas à vau-l’eau. Pour lui, il ne faut se contenter d’une simple alerte alarmante des élus de la Tshopo. Il appelle, à cet effet, à des investigations rigoureuses.
« Les députés provinciaux doivent procéder à des investigations fouillées pour nous donner l’information exacte. Qui, quoi, où, quand,comment et pourquoi. Nous ne pouvons nous contenter d’une simple alerte alarmante de leur part. Qu’ils fassent leur travail. Nous attendons la suite. », a-t-il réagi dans un tweet commentaire.
Dans la profondeur, nos sources rapportent que quelques heures après l’ouverture de la session de septembre, une délégation des députés provincieux s’était envolée pour Kinshasa afin de fouiner dans le passé et retrouver la trace des contenaires manquants. Les faits ont donc remonté depuis un bon bout de temps.
« On doit comprendre où sont partis les autres contenaires. On doit vérifier avec les autorités », déclarait Gilbert Bokungu, président de l’AP/Tshopo.
Des premières révélations venues du président de l’Assemblée Provinciale ont démontré que tout est dit au retard dans l’expédition de cette cargaison. Bien plus, sur Radio Okapi qui rapporte les propos du speaker de l’organe délibérant, Gilbert Bokungu parle aussi du manque des moyens financiers.
Et à lui de révéler que « le coût d’acheminement jusqu’à Kisangani quant à lui était estimé à cinq cent mille USD que le gouvernement congolais devrait déboursé ».
CIMAIKO, Un projet avec plus de 2000 emplois
Aujourd’hui, la relance de la cimenterie de MAIKO est assurément un projet qui pourrait créer 2000 emplois directs et indirects. Le gouvernement congolais s’y était penché depuis plusieurs années mais aucun cas n’a été concrétisé.
Pour y arriver, des matériels ont été acheminés de New Delhi, capitale de l’Inde, jusqu’à Kinshasa, et ont coûté environs 13 millions USD. Jaguar, une firme indienne, est l’entreprise qui était chargé de l’expédition. Plusieurs questions planent autour du dossier.
En Novembre 2019, une forte équipe composée des membres du cabinet du Ministre de l’Industrie, Julien Paluku Kahongya, du Gouvernement Provincial de la Tshopo et de la firme chinoise JIANGSU HENGYUAN INTERNATIONAL ENGINEERING Co.,Ltd dont son vice-président et ses ingénieurs, est arrivée au site Maiko où serait implantée, la Cimenterie de Maiko (CIMAIKO).
Cette implantation s’était inscrit dans le registre des projets phares du Gouvernement de la RDC , avec pour but de doter cette partie du pays d’une usine de production du ciment et ainsi desservir près de 20 millions de personnes avec une capacité de production de 3000 Tonnes par jour.
Aucune suite favorable n’est visible autour du projet qui visiblement un flou persiste. La découverte de ce jour et des révélations troublantes des députés provinciaux viennent d’ouvrir le bal.
Dossier donc à suivre !