Dans un communiqué signé ce 15 août 2024, le Syndicat Autonome des Magistrats du Congo, SYNAMAC, a exprimé son indignation contre ce qu’il a qualifié d’agression par le Ministre d’État Ministre de Justice et garde des sceaux Constant Mutamba. Ce communiqué s’est référé aux discours et sorties médiatiques de Constant Mutamba dans lesquels, le CYNAMAC a relevé la propension du Ministre en rendant les Magistrats seuls acteurs de la justice et responsables de la mauvaise administration de la justice.
D’entrer de jeux, le SYNAMAC a affirmé la lutte acharnée qu’il mène contre les anti-valeurs qui rongent le secteur de la justice depuis des décennies en République Démocratique du Congo.
Ainsi, à l’issue des discours et sorties médiatiques du Ministre Constant Mutamba qualifiés, dans le communiqué, de » populisme et outrageant à l’égard de tout un corps », les Magistrats se sont sentis exposés dont, selon le SYNAMAC, « la sécurité est déjà précaire ou pas du tout assuré ».
En outre, la SYNAMAC a fustigé d’une part, la création des tribunaux populaires où le Ministre s’est transformé tantôt en juge, qualifiant certaines œuvres du juge des décisions iniques, tantôt en procureur, ordonnant des arrestations, et d’autre part, la création des commissions ayant pour objet de statuer sur les actes des magistrats.
En face de plusieurs attaques, dont les Magistrats se sont sents victimes, le SYNAMAC a invité au Ministre de la Justice Constant Mutamba d’arrêter avec ses agressions et de chercher à travailler avec les Magistrats dans cette lutte dont il n’est pas seul.
Par ailleurs, le SYNAMAC a rappelé au Ministre Mutamba que la magistrature est là seule institution de la République où les Magistrats travaillent sans frais de fonctionnement, ni fonds secrets de recherche et dans des conditions exécrables. Aussi, cette structure a révélé que les modifications intempestives des lois organiques régissant le pouvoir judiciaire ne régleront rien tant que les questions de fonds débattues lors des assises des états généraux de la justice ne seront pas résolues. Par contre, elles provoquent des collisions des textes tendant à leur constitutionnalité.
Enfin, pour le SYNAMAC, si la justice est considérée comme une chaîne, la magistrature n’est que l’un des maillons parmi les autres acteurs de l’administration de la justice qui en sont aussi les maillons. Il s’agit entre autres des Avocats, des parties, du Ministre de la justice et les autres. SYNAMAC a renchérit que, si la « chaîne justice » est malade, c’est donc tous les maillons qui sont malades y compris le Ministre de justice. Car, selon cette structure, chacun a sa part de responsabilité.