Nous restons complices des drames qui déchirent notre nation », s’indigne Guy Rami Lonia dans une tribune de réflexion postée sur X (Twitter) le vendredi 11 octobre 2024.
Ces mots puissants de Guy Rami Lonia résonnent comme un cri de désespoir face à l’indifférence ambiante qui entoure les tragédies qui frappent notre peuple. Dans un monde où certaines vies semblent plus dignes d’indignation que d’autres, il est crucial de s’interroger sur la valeur que nous accordons à chaque existence humaine.
« À quand les enquêtes pour les morts Congolais à Lubunga, ou encore les noyades au Kivu ? J’ai suivi avec émotion l’histoire de notre sœur Alexandra, cette jeune étudiante congolaise retrouvée morte au Canada. Je compatis profondément avec sa famille pour cette perte déchirante. Mais pendant que nous pleurons Alexandra, un autre drame frappe en silence. Un bateau a chaviré dans le Nord-Kivu, emportant plus de 600 Congolais. Leurs vies se sont éteintes dans l’indifférence », écrit-il.
La récente perte tragique d’Alexandra, cette jeune étudiante congolaise retrouvée morte au Canada, touche beaucoup de Congolais. Nous nous mobilisons, nous pleurons. Cependant, pendant que nous tournons notre regard vers cette tragédie, plusieurs autres drames se déroulent dans l’ombre, rappelle Lonia :
Mon message n’est pas de comparer les douleurs, mais d’interpeller notre conscience collective. Pourquoi certaines vies semblent-elles plus dignes d’indignation que d’autres ? Sommes-nous devenus complices par notre silence, par notre inaction ? », s’interroge-t-il.
Il rajoute : « Aurons-nous un jour le courage de nous tourner vers notre peuple qui pleure sur des ruines ? Vers l’invalide abandonné à son sort ? Ce peuple qui souffre en silence, sans qu’aucune voix ne s’élève pour lui ? Nous avons su nous mobiliser pour Alexandra, mais où sont nos voix quand des centaines de Congolais sont enterrés dans l’anonymat ? »
Il est essentiel de ne pas réduire cette situation à une simple comparaison de douleurs, mais de questionner notre conscience collective. Sommes-nous devenus les complices silencieux de cette inaction ? D’où le sens de questionnement de ce digne fils de la Tshopo, Lonia.
Il ne s’arrête pas, il continue à s’interroger :
« Le Président demande des avocats pour Alexandra, mais qui réclame justice pour ces vies que nous perdons chaque jour sur notre propre sol ? Qui se lève pour ces Congolais dont le sang coule sous nos yeux, pour ces familles détruites, ces enfants qui grandissent sans avenir ? »
Il est impératif que nous unissions nos voix, non pas seulement pour une cause unique, mais pour chaque Congolais. Chaque vie perdue mérite d’être honorée, chaque souffrance doit être entendue. Tant que l’injustice continuera de sévir et que le silence régnera, nous resterons complices des drames qui déchirent notre nation.
Il conclut son émoi par un message fort :
« Il est temps de nous unir non pas seulement pour une cause, mais pour chaque Congolais. Tant que l’injustice continue, tant que le silence règne, nous restons complices des drames qui déchirent notre nation. »
Il est temps de faire entendre notre voix, de briser ce silence complice et de revendiquer la dignité de chaque Congolais. Le changement commence par la reconnaissance de la souffrance de tous et la nécessité d’agir, ensemble, pour un avenir meilleur.